A vouloir faire le malin…

Si l’éphémère vice-Président en charge des mobilités du Conseil départemental d’Ille-et-Vilaine : Franck Pichot, a renoncé à se présenter aux dernières élections législatives, cela n’a pas été le cas du tonitruant vice-Président en charge des finances, du patrimoine départemental, de la commande publique et des dossiers ferroviaires : Christophe Martins, qui s’est présenté – en vain – dans sa circonscription, contre la député socialiste sortante Claudia Rouaux.

Résultat : le Président Jean-Luc Chenut a décidé de lui retirer ses délégations.

Cette décision – annoncée par voie de communiqué le 1er juillet dernier – a pris la forme d’un arrêté en date du 4 juillet publié le 11, dont la rédaction peut appeler quelques réflexions… puisqu’il ne fait que porter « abrogation de la délégation de fonctions et de signature de Monsieur Christophe MARTINS, Vice-Président du Conseil départemental d’Ille-et-Vilaine ».

Si le Président a en effet parfaitement le pouvoir de mettre fin aux délégations qu’il a consenties, je ne vois pas d’où il peut tirer compétence pour « destituer » un vice-Président élu par l’assemblée qui n’a pas offert sa démission, ou même un simple conseiller élu par les siens pour les représenter ici ou là.

En attendant, la « sanction » pécuniaire n’est pas négligeable puisque – privé de toutes délégations – Christophe Martins perd un montant d’indemnités égal à (90 – 70) = 20 % du traitement correspondant à l’indice brut terminal de l’échelle indiciaire de la fonction publique : soit 778 euros bruts mensuels en valeur juillet 2021.

Cette réduction d’indemnité représente de l’ordre de 50.000 euros brut sur la durée restante du mandat.

Il va cependant rester à Christophe Martins amplement de quoi vivre, puisque cette décision n’affecte évidemment pas les fonctions qu’il occupe en qualité de maire d’Iffendic, de Président de Montfort communauté, et de vice-Président du Syndicat départemental d’énergie d’Ille-et-Vilaine.

Elle n’affecte pas non plus les fonctions qu’il exerce au Service départemental d’Incendie et de secours où il siège par la volonté de l’assemblée départementale et dans lequel il reste élu vice-Président par la volonté du SDIS.

Au *cumul* (pardonnez-moi ce gros mot), ses indemnités représentent encore : (70 + 60,50 + 16,65 + 18,70 + 16,25) = 182,10 % du traitement correspondant à l’indice brut terminal dans la fonction publique (soit un peu plus de 7.000 euros brut mensuel, ce qui – déduction faite des charges salariales – n’a – me semble-t’il – rien de très scandaleux quand on occupe vraiment d’importantes fonctions).

Pour bien mesurer les choses, il n’est pas inutile de consulter la dernière déclaration de revenus de Christophe Martins à la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique en date du 18 mai 2021 (extrait ci-dessous), en ajoutant qu’il a omis de l’actualiser pour l’année 2020 et qu’il s’est dispensé de préciser ce qu’il avait précisé dans sa déclaration précédente… à savoir que les montants déclarés ne le sont ni en valeur brute ni en valeur nette de charges, mais qu’ils le sont ***après prélèvement à la source***.

On n’est jamais trop modeste.   😉 😉 😉

2 commentaires

  • Quand les chiffres me font tourner la tête…
    Mais que fait ce monsieur exactement, à part signer des papiers et faire acte de présence ?
    Des infos ?
    Et encore merci pour la veille ! 😉

    • Non, vraiment : il n’y aucune raison de mettre en doute son travaiL

      Il y a même tout lieu de penser que ce type d’engagement est très prenant.

      Et ce que je dis là vaut à mon avis pour l’écrasante majorité des élus.

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