10.000 euros, ça fait réfléchir

Je lis dans le journal Le Télégramme du 1er juillet 2025 que : « ce lundi 30 juin Anaïs Jehanno a démissionné » et j’observe, dans le quotidien Ouest-France du lendemain, que : « Anaïs Jehanno a adressé un courrier il y a plus d’un mois, pour présenter sa démission au conseil municipal. »

Pour être précis, Anaïs Jéhanno a juridiquement démissionné par courrier du 3 juin (ce qui ne fait pas tout-à-fait un mois).

Et ce 30 juin, le conseil municipal n’a fait que prendre acte de cette démission en même temps qu’il a installé sa remplaçante.

Je reconnais que ce serait franchement chipoter si cette façon de présenter les choses ne visait en réalité à beaucoup-beaucoup-beaucoup travestir la réalité via les médias.

D’abord, je lis dans Ouest-France du 2 juillet 2025 que :

« Anaïs Jehanno quitte la capitale bretonne pour raisons professionnelles. Pendant 14 ans, elle était directrice adjointe du centre hospitalier Guillaume-Régnier… Désormais, elle dirige un hôpital public de psychiatrie dans une commune limitrophe de Lyon »

Tout porte ainsi à croire qu’elle viendrait tout juste de partir, alors qu’elle a postulé sur un poste publié vacant le 6 juillet 2023 et qu’elle a été nommée (par arrêté de la Directrice Générale du Centre National de Gestion en date du 26 janvier 2024) directrice du Centre Hospitalier Spécialisé de St Cyr au Mont d’Or à compter du 29 janvier de l’année dernière… et qu’elle a tout de suite pris ses fonctions.

J’ajoute que le Télégramme du 1er juillet 2025 avait apporté la veille les précisions suivantes :

« une décision motivée par les obligations professionnelles d’Anaïs Jéhanno, mutée à la direction d’un hôpital à Lyon il y a un an, ce qui ne lui a pas permis d’être au conseil municipal depuis. »

C’est omettre de dire qu’Anaïs Jehanno n’a pas participé non plus – pendant 17 mois – aux réunions du conseil d’administration du Centre communal d’action sociale (par exemple), ni par ailleurs aux réunions du conseil métropolitain.

Mais quelle importance ?…

« Dans un premier temps, mon but était de poursuivre mon engagement, mais je me suis rendu compte que cela devenait complexe, malgré les visios et le suivi des dossiers, notamment pour être présente au conseil municipal. J’ai préféré laisser ma place au conseil à quelqu’un qui pourrait assurer plus de présence physique ».

Permettez-moi de m’étonner ici qu’Anaïs Jehanno ait eu besoin de tant de temps pour découvrir la difficulté d’être simultanément (et à une distance comprise entre 600 et 700 km à vol d’oiseau) élue locale active dans une métropole et directrice d’hôpital à plein temps dans une autre.

Il est vrai que le fait de pouvoir empocher sur la période consacrée à la réflexion de l’ordre de 10.000 euros d’indemnités de fonction brutes sans jamais poser le pied dans le territoire ne facilite peut-être pas la conclusion de cette réflexion.   😉  😉  😉

Tous commentaires ici bienvenus de la part des personnes assumant leur identité