Service militaire : le retour ?

Dans l’émission « Dimanche en politique » diffusée sur France 3 ce 8 juin 2025, Damien Girard qui est député EELV du Morbihan, membre de la Commission de la défense nationale et des forces armées et Florian Bachelier qui a été présenté comme avocat (j’ajoute ici : d’affaires), ex député d’Ille-et-Vilaine et président du (j’ajoute ici : énigmatique) mouvement politique « La France Unie », étaient invités à débattre sur une question ainsi formulée :

« Service militaire : faut-il son retour ? »

J’hésite à en parler parce que je fus moi-même exempté de service en 1972 au motif d’être « soutien de famille ».

Mais, à la réflexion, je ne vois pas pourquoi je m’interdirais de rivaliser d’expérience(s).

J’observe en effet que Damien Girard (52 ans) a expliqué ne pas avoir fait son service militaire non plus (en précisant le motif, mais c’est malheureusement inaudible).

De son côté, Florian Bachelier a aussitôt indiqué être « né en 1979 et donc le service militaire était suspendu ».

Le journaliste, Robin Durand, lui demande alors : « Vous auriez aimé le faire ? »

Avec toute la force de conviction (j’allais dire : le culot) que l’on lui connaît, Florian Bachelier a affirmé haut et fort que : « Oui, j’aurais aimé le faire ».

Cela me permet au moins de rappeler à Florian Bachelier qui est né le 5 avril 1979, que ce n’est qu’après le changement de majorité à l’Assemblée, provoqué en juin 1997 par une aventureuse dissolution, que Jacques Chirac a promulgué le 28 octobre 1997 la loi publiée le 8 novembre 1997 officialisant cette suspension.

Florian Bachelier appartient donc à la génération que l’on a appelé la génération des « derniers cons » (CLIC, parce que ça ne s’invente pas) : la génération de ceux qui ont failli être forcés de faire leur service militaire alors que presque personne ne le faisait plus et qu’il n’y avait certainement pas grand monde à avoir envie de le faire.

Mais il a fait volontairement un choix qu’il paraît aujourd’hui avoir complètement oublié.

La loi suspendant le service *obligatoire* prévoyait en effet clairement qu’il pouvait parfaitement effectuer son service si tel était son choix, et de plus qu’il pouvait le faire à sa guise sous différentes formes.

Il est clair que ses regrets ne sont basés – comme toujours – que sur des balivernes, alors qu’il ne tenait qu’à lui d’effectuer son service national : militaire ou pas militaire, s’il y croyait vraiment comme il le prétend aujourd’hui.

Grand Seigneur, et au point où j’en suis, je peux bien faire de la pub pour sa conception du service national aujourd’hui en publiant un lien vers ses propositions qui intègrent un recours à l’intelligence artificielle (mais laquelle ?) pour permettre « l’alternative à l’encasernement » qui « est la mise en place d’un système d’échange de logements appuyé sur l’IA. Par exemple, une famille de Rosporden ayant en son sein un fils de 18 ans pourrait être accueilli dans une famille de Thionville ou Bonifacio ou Tallinn (en phase 3) ayant en son sein une fille de 18 ans. »

Un commentaire

  • Voici l’article L1 du code du service national qui était applicable à Florian Bachelier :

    Le service national est universel. Il revêt :

    une forme militaire destinée à répondre aux besoins des armées : le service militaire
    des formes civiles destinées à répondre aux autres besoins de la défense ainsi qu’aux impératifs de solidarité :

    le service de défense
    le service dans la police nationale
    le service de sécurité civile
    le service de l’aide technique
    le service de la coopération
    le service des objecteurs de conscience

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