Un truc fañchement ridicule
Alors comme ça… en dépit de la Constitution, des lois, des règlements et de l’avis de l’Académie française, une collectivité territoriale (le Conseil général d’Ille-et-Vilaine) pourrait baptiser les habitants d’un département d’un nom qui n’existe pas, qu’ils n’ont pas demandé et qu’il leur enjoint de prononcer comme il ne s’écrit pas… alors que, sur la base d’une simple circulaire adressée aux officiers d’état-civil, une autre collectivité territoriale (la ville de Quimper) serait obligée de refuser un prénom on ne peut plus « François » au seul motif qu’il présenterait à l’écrit un petit zizi là où il ne faudrait pas ?…
A une époque où les claviers numériques sont en train de prendre « la main » sur ces questions qui sont fañchement du siècle dernier, je trouve que c’est fañchement tout aussi ridicule du point de vue de la reconnaissance d’une langue minoritaire nationale que du point de vue de la prise en compte de la mondialisation des échanges.
Sans compter que se prétendre européen sans même partager les signes diacritiques, c’est quand même curieux !…
Je ne confonds pas les sujets, mais je dénonce la bêtise.
Je me souviens qu’en janvier 1984 j’ai passé deux nuits complètes à monter un dossier « béton » pour le Procureur de la République parce que l’état-civil refusait pour ma fille le prénom de Maxime, qui est pourtant un prénom féminin répandu au sud de la France. Evidemment, je ne me suis pas laissé faire et j’ai fini par obtenir satisfaction. Je suis à disposition pour donner un coup de main
patrick.jehannin@gmail.com
Aux dernières nouvelles, la ville de Quimper a trouvé une solution… en invoquant une lecture – il est vrai bienveillante – de la Constitution, du Code civil et d’une certaine jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’Homme (car il y en a qui sont de ce point de vue contradictoires).
Autant de textes qui sont de valeur juridique bien supérieure à une simple instruction ministérielle…
De sorte que la charge de la preuve se trouve inversée.
C’est donc à l’Etat que reviendrait le soin de contester la décision favorable de la collectivité territoriale, mais je doute qu’il le fasse (ne serait-ce qu’en vertu des engagements du nouveau Président).
Au delà des Lois, Règlements, Jurisprudences et Circulaires ministérielles, quelqu’un s’est-il soucié de la vie de ce gamin qui sera obligé de justifier, corriger et ajouter toujours ce tilde incongru (et a priori hispanique) sur son prénom ?
Le prénom que l’on donne à un enfant est la première chose qu’on lui donne après la vie.
En vertu de quel caprice linguistique égotiste parental doit-on la lui compliquer dès sa naissance ?
Nos enfants sont-ils donc d’avance si exceptionnels qu’il soit si urgent de les distinguer des autres dès leur sortie du placenta maternel ?
Après tout, Einstein s’appelait Albert, Descartes René, Prévert Jacques et Mozart Wolfgang…
Le bon sens… le bon sens… le bon sens…
Le bon sens… le bon sens… le bon sens ?… http://wp.me/p6EXHi-4Ct
Ainsi donc, on peut s’appeler Laurent Nuñez, mais on ne peut pas s’appeler Fañch Bernard.
La vie n’est pas facile !…
Content que la Cour de Cassation ait validé le point de vue de la Cour d’appel de Rennes.
Ainsi, il est désormais établi que le tilde ne porte pas atteinte « au principe de rédaction des actes publics en langue française ».
Le tilde n’est en effet « pas inconnu de la langue française », puisqu’il figure dans plusieurs dictionnaires avec les mots « cañon » ou « Doña » mais aussi dans des décrets de nomination, comme celui de l’actuel secrétaire d’Etat à l’intérieur Laurent Nunez (la graphie officielle omet désormais le tilde), à différents postes préfectoraux.