Pour un million d’euros……

Les prochaines élections municipales et communautaires auront lieu au cours du mois de mars prochain.

Il est bien naturel que la démocratie ait un coût, mais a-t-on toujours conscience de ce qu’il représente pour la société ?

Dans le cas d’espèce, ce coût est constitué :

• des frais dits de campagne, qui sont les frais engagés par les candidats pour influencer le scrutin
• des frais exposés par ailleurs pour l’organisation matérielle de l’élection par les pouvoirs publics

Les premiers sont assez clairement circonscrits et leur prise en considération relève de la Commission Nationale de Contrôle des comptes de Campagne et des Financements Politiques (CNCCFP).

Les seconds, qui sont très variables d’un endroit à un autre, sont très mal cernés et extrêmement mal évalués.

Essayons cependant de voir ce que – au total – il peut en être à Rennes, qui comptait 116.190 électeurs en 2020 et en comptera environ 127.000 en 2026.

A cet effet, vous trouverez sur le site de la CNCCFP le montant des remboursements forfaitaires consentis par l’Etat à chacun des candidats pour ses frais de campagne en 2020.

Ils se sont donc élevés au total à 548.010 euros :

• 272.375 euros pour les deux listes qui se sont alliées au second tour
• • Nathalie Appéré – 167.688 euros
  • Mathieu Theurier – 104.687 euros
• 265.280 euros pour les deux listes d’opposition ayant obtenu chacune 5 sièges
  • Carole Gandon – 141.487 euros
  • Charles Compagnon – 123.793 euros

Pour ceux qui aimeraient un peu plus de détail sur ces dépenses, j’ai concocté un petit fichier qui va bien :

http://etreounepasetrebretillien.com/wp-content/uploads/2025/11/depenses-electorales-2020.xlsx

Au regard de l’inflation, mais aussi du développement du recours à des sociétés de conseil et d’accompagnement des candidats, je crains que ces frais dits de campagne excèdent 700.000 euros pour 2026 (je pense à l’agence de communication « Deux Quatre » et à son « Lab’Electoral » pour la liste « L’Espoir Rennais » et à l’agence « 2Kom » et la plate-forme « Qomon » pour la liste « Vivre Rennes », dont les prestations sont loin d’être gratuites).

Et c’est encore sans compter les dépenses que les candidats pourraient être tentés de passer sous silence quand elles sont intervenues avant le 1^er septembre 2025 (par exemple : la production du groupement politique/mouvement/parti « Rennes à droite » depuis 2023 ou encore la publication plus récente de l’ouvrage « Rennes au cœur » par Charles Compagnon).

Il ne faut surtout pas ignorer les frais d’organisation matérielle de l’élection qui sont pris en charge par les pouvoirs publics.

Ils couvrent l’installation des panneaux d’affichage, l’impression des affiches officielles et des professions de foi, l’adressage, la mise sous pli, l’acheminement à un service postal des documents de propagande électorale et des bulletins de vote, la mise à disposition des locaux, des urnes et des isoloirs, l’acheminement des matériels, les bulletins de vote et les enveloppes à disposition dans les bureaux, l’impression des feuilles d’émargement, la rémunération des scrutateurs, la sécurité, le nettoyage et toute la logistique, dont l’énergie… Ce n’est pas rien !…

Au vu de la délibération du conseil municipal n°2025-362 du 2025-09-22, il semble que l’Etat ne remboursera à la ville de Rennes que de l’ordre de 40.000 euros pour la mise sous pli et le colisage de la propagande électorale (je passe sur la ridicule subvention pour convocation de l’assemblée électorale).

Bref, tout ça pour dire que je suis convaincu que – tout bien pesé – cette élection va coûter environ 1 million d’euros aux uns et aux autres… et que je souhaite tout simplement que se calment un peu ceux qui appellent régulièrement à manier la tronçonneuse dans les dépenses publiques.

Ma vieille expérience de financier « has been » m’incite à penser que ce qui importe avant tout, c’est le bon usage des fonds publics au regard d’objectifs d’intérêt général plutôt que d’intérêts particuliers.

Mais il est vrai que je n’ai jamais exercé dans une société d’assurance, ni pour le compte d’une holding familiale.    😉