Quand la faim ne justifie pas les moyens

En présentant le budget pour 2024, le Président du Conseil départemental d’Ille-et-Vilaine a souligné « une dégradation sans précédent » des recettes de la collectivité.

J’ai constaté simultanément (clic) qu’à cette occasion les conseillers départementaux ont bénéficié la semaine dernière de trois « repas de session » qui leur ont été gracieusement offerts… comme d’habitude, comme si de rien n’était. Ils sont 54.

A supposer que cette prestation ne concerne que les seuls élus à l’occasion des seules assemblées plénières, cela représente déjà environ 700 repas à l’année.

Je précise que ces repas ne leur sont aucunement dus puisqu’ils ne sont prévus ni dans leur statut, ni dans le règlement intérieur de l’assemblée, ni par mandat spécial.

Certains Départements l’ont bien compris, à l’instar du Département de l’Eure par exemple où – dès 2016 – son président Sébastien Lecornu déclarait : « avant, aux repas de session, il y avait 80 personnes et c’était open bar. Ici tout le monde, moi compris, paie son repas 10 euros. Ici c’est un conseil général, ce n’est pas un restaurant »

Sur mon interpellation, Aymar Gouvion de Saint Cyr (groupe Union du Centre et de la Droite) – qui est à l’origine de récriminations sur les menus – a déjà fait publiquement savoir qu’il était « absolument » d’accord pour régler ses repas et qu’il allait « d’ailleurs à titre personnel, en faire dorénavant la demande ».

J’espère par ailleurs obtenir très prochainement une réponse de Denez Marchand (groupe Ecologiste fédéraliste et citoyen) qui est également intervenu sur cette question des « repas de session ».

De manière plus générale, je nourris (!) le secret espoir que tous les intéressés puissent rapidement montrer leur sens des responsabilités sur ce sujet… et sans la moindre ambiguïté.

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