Honni soit qui mâle y pense

Je lis ces temps-ci tout et n’importe quoi à propos de l’écriture (dite) inclusive.

J’observe en premier lieu que la proposition de loi récemment adoptée par le Sénat « visant à interdire l’usage de l’écriture inclusive » est désormais intitulée : « proposition de loi visant à protéger la langue française des dérives de l’écriture dite inclusive ».

C’est beaucoup plus clair ainsi et même beaucoup plus judicieux, car le texte ne vise pas la féminisation des titres, l’emploi de la double flexion ou de mots épicènes qui sont autant de formes d’écriture dite inclusive, mais les mots tels que « iel » ou « celleux », ainsi que le point médian et d’autres graphies approchantes.

Il vise plus précisément à définir les formes proscrites d’écriture dite inclusive dans certains documents.

Naturellement, il n’interdit pas l’évolution de la langue puisqu’il est fondé sur une distinction entre les mots lexicaux et les mots grammaticaux.

Les mots lexicaux sont : les noms, les adjectifs qualificatifs, les verbes, les adverbes. Ils sont en nombre important et il s’en invente régulièrement. Les mots grammaticaux sont : les articles, les adjectifs non qualificatifs, les conjonctions (coordination et subordination) et les prépositions. Ils sont en nombre réduit et on ne crée pratiquement jamais de nouveaux mots grammaticaux.

Ceci dit, je ne suis pas convaincu que le texte adopté par le Sénat soit rapidement soumis à l’Assemblée Nationale parce que son examen pourrait conduire à se mettre à dos une poignée d’irréductibles électoralement utiles.

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