Au diable l’avarice
C’est au nom de l’association « Union Sportive Rennes », qui est habilitée à organiser des compétitions sportives dès lors que c’est en partenariat avec une fédération nationale concernée, que Monsieur Willy Sirope a déposé auprès de la Ville le 15 novembre 2022 un dossier de demande d’aide à l’organisation d’une soirée de combats dits (abusivement) de MMA, qui s’est déroulée aux Cadets de Bretagne le 4 février dernier (comme il l’avait déjà fait pour une précédente manifestation en septembre 2022).
Dans les derniers documents que je me suis procurés, on apprend que c’est au cours d’une assemblée générale en date du 23 octobre 2021 ayant miraculeusement réuni 3 adhérents (dont Willy Sirope, lui-même) que cette association a corrigé ses statuts pour modifier sa gouvernance et qu’elle a élu sur le champ « à l’unanimité » (sic) son nouveau président en la personne de… Willy Sirope.
Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ?… 😂
J’adresse au passage toutes mes félicitations à la Ville de Rennes – et plus spécialement à son adjoint aux sports, Frédéric Bourcier – pour l’attention que la collectivité aura porté à la question du respect du « contrat d’engagement républicain », qui – je le rappelle à toutes fins utiles – s’impose formellement aux associations sollicitant des aides depuis le 2 janvier 2022.
Il faut bien rigoler de temps en temps. 😂
Je veux dire aussi que je n’ai jamais vu de dossier plus indigent et davantage truffé de mensonges, que la demande d’aide ci-jointe (CLIC) qui a été déposée auprès de la Ville par notre sémillant Willy Sirope.
Vous noterez par exemple que le budget du projet à soutenir se monte à 3.000 euros non financés, alors que la seule billetterie aura rapporté plus de 60.000 euros.
Vous noterez qu’en même temps, il n’est pas prévu de partenariat avec d’autres structures.
J’ai donc dû rêver en croyant voir ceci sur le site de l’évènement :
Je pourrais largement développer cette question des partenariats, mais pour ne pas alourdir mon propos, je ne prends aujourd’hui que 3 exemples :
- Willy Sirope s’est affiché en qualité d’organisateur de la manifestation pendant qu’il était rémunéré en CDI à plein temps par la société Mili Atlas, qui selon ses propres dires lui a accordé toutes facilités pour cela
- Beaucoup de combattants (en plus du speaker et des officiels de la Commission nationale sportive Grappling) ont été logés aux frais de l’organisation chez Lecoq Gadby, qui n’est jamais qu’un hôtel-restaurant 4 étoiles +++ bien connu des rennais… au tarif qui va bien
- Avec le concours de la société Karwan, ces combattants (et quelques autres participants aussi) ont été véhiculés dans diverses voitures neuves (Maserati, Lamborghini, Aston Martin…) dont le prix peut atteindre parfois 300.000 euros, sous une immatriculation réglementée qui interroge.
En conclusion : au vu de tout cela, qui s’ajoute à ce que j’ai déjà dénoncé, j’accuse la Ville de Rennes d’être véritablement complice d’une organisation en bonne partie occulte qui évolue à des années-lumière de l’intérêt général.
Pour mémoire : toutes mes contributions sur l’AEF Championship sont au bout de ce lien.
Kevin Storme publie dans le Mensuel de Rennes un article intéressant, intitulé « La cage aux fauves », concernant les deux « galas » de MMA (martial mixed arts) qui ont été organisés à Rennes ces derniers mois à l’initiative de Willy Sirope.
Je passe sur les questions de légitimité à arbitrer des combats de MMA quand on est arbitre de grappling fight. Ce n’est certainement pas plus absurde que d’arbitrer des matches de foot quand on est arbitre de basket ou de hockey sur glace.
Je retiens que le journaliste pointe avec justesse la contribution déterminante de l’adjoint aux sports de la Ville de Rennes, Frédéric Bourcier, qui minimise pourtant de toutes ses forces le soutien de la collectivité, avec la plus grande mauvaise foi… et fait curieusement son affaire du soutien à l’évènement de Rennes Métropole alors qu’il n’en est plus élu et n’a aucune légitimité pour cela.
Pas vache : je reconnais que lorsque l’on a accepté une invitation au premier « gala » de MMA d’une valeur de 149,90 euros, peu de temps après avoir voté le code de déontologie des élus qui interdit formellement d’accepter toute invitation d’un montant de plus de 150 euros, on peut avoir quelques raisons de se tortiller.
Effectivement bien pauvre cette demande de subvention, pour une asociation 1901 qui ne connait pas son RAA et les membres du bureau. (ces demandes sont elles passées en conseil? )
son RNA plutôt…
Pour être précis, l’association a joint quelques documents à sa demande (loin de la liste complète de ceux qui sont sollicités).
On constate ainsi dans les statuts (clic) que normalement l’assemblée générale doit élire un conseil d’administration (notamment pour élire ensuite un bureau), mais qu’elle s’en est dispensée.
Il est vrai qu’ils n’étaient que 3 et qu’ils se sont distribués en séance les fonctions dans le bureau (voir le PV).
Amusant, l’article 6 des statuts concernant le bureau qui prévoit que « la présence du tiers des membres élus est nécessaire pour la validité des délibérations » : en clair, il suffit donc d’une seule et unique personne.
Ça, c’est de la gouvernance !…