Une question de société ;-)

L’ex Président de l’Assemblée Nationale, Richard Ferrand, vient de créer une SASU (société par action simplifiée à associé unique) qu’il a enregistrée à l’INSEE le 02-08-2022 et immatriculée au RCS le 12-08-2022.

Il lui a donné le doux nom de Messidor.

Personne ne semble avoir encore remarqué que Messidor se trouve être le nom du mois du calendrier républicain qui commence le 19 juin de notre calendrier grégorien, au soir exactement du 2ème tour des dernières élections législatives.

Mais ce que j’en dis… Après tout, ce n’est peut-être qu’un pur hasard.

Il s’agit d’une société de « conseil pour les affaires et autres conseils de gestion » (cliquer sur ce lien pour accéder à l’intégralité des statuts, et en particulier à toutes les précisions disponibles sur son objet social).

Il parait que, de nos jours, ce sont des affaires qui marchent… 😉

Richard Ferrand n’a pas pris grand risque en la dotant d’un capital social de 2.000 euros puisque l’associé unique, qui encaisse tous les bénéfices, ne « supporte les pertes qu’à concurrence et dans la limite de ses apports ».

C’est cool.

D’autant qu’en recevant cette semaine les députés battus pour une petite garden party à l’Elysée (au premier rang desquels Richard Ferrand) le Président de la République, Emmanuel Macron, a pris soin de préciser qu’il « se faisait un devoir de les aider à retourner dans la vie extra politique ».

Et puis ça tombe bien : la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, qui est chargée d’assurer la transparence des intérêts et de contrôler la déontologie de certains élus (locaux) et fonctionnaires, en particulier à l’occasion de leur reconversion, n’est pas compétente en ce qui concerne les députés.

Curieusement, la société Messidor n’est domiciliée ni à Brest, ni à Motreff, mais à Paris… et tant qu’à faire dans le 16ème arrondissement : 23 avenue Victor Hugo, à deux pas de l’Arc de Triomphe… comme on peut très vaguement le deviner sur la photo – tout au fond – en sortant du bureau. 😉

Je ne vous apprends rien : c’est plus cher, mais ça peut rapporter plus gros d’être à proximité des lieux de pouvoir.

Reste à savoir ce que va dire la Cour de Cassation, qui doit rendre ce mercredi 7 septembre son verdict sur la prescription des faits dans l’affaire des Mutuelles de Bretagne, sur laquelle Richard Ferrand a été mis en examen pour prise illégale d’intérêt.

Je n’ai malheureusement guère d’espoir que le pourvoi d’Anticor puisse aboutir favorablement puisque l’avocat général en a préconisé le rejet.

Et je crains vraiment qu’au motif d’une prescription largement discutable, l’évidente malversation à laquelle s’est livré Richard Ferrand ne soit à tout jamais odieusement enterrée sans avoir pu être tout simplement jugée.

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