Un petit tour et puis s’en va
Selon diverses sources de presse, Olivier Dulucq vient de démissionner du conseil municipal de Rennes en invoquant des raisons professionnelles.
Pour l’intéressé, qui se présente comme demandeur d’emploi : « Cette décision n’est pas une surprise. Je cherche du travail et les postes que je vise ne sont potentiellement pas compatibles avec un mandat de conseiller municipal … Je ne suis pas sûr d’être rennais dans les prochains mois. »
Mais que cette formulation ne trompe personne !…
- Au plan des incompatibilités d’ordre professionnel, je ne vois vraiment pas quel emploi pourrait briguer Olivier Dulucq qui ne soit pas compatible avec son mandat de conseiller municipal (m’en demander si besoin la courte liste)
- Au plan de la domiciliation, il n’existe pas de disposition législative ou réglementaire obligeant un conseiller municipal à démissionner en cas de déménagement hors de la commune en cours de mandat.
Cette démission précipitée, « par avance », « au cas où », parce que « je ne suis pas sûr »… résulte à l’évidence d’un tout autre motif.
Il faut se souvenir qu’Olivier Dulucq avait démissionné en mars dernier de sa fonction de conseiller au cabinet d’une vieille connaissance : Richard Ferrand, devenu Président de l’Assemblée Nationale, pour occuper celle de directeur de campagne de Thierry Burlot, le candidat de La République en Marche et consorts aux dernières élections régionales.
Et on ne peut ignorer le fiasco : ni la présidente du groupe LREM (Hind Saoud), ni la tête de liste pour la région Bretagne (Thierry Burlot), ni le président de l’Assemblée Nationale (Richard Ferrand) n’ont été ré-élus au Conseil régional… pas plus que n’a été élue la plume du président de la République (Jonathan Guémas), par exemple. Une sorte de Grand Chelem !… 😉
Adieu l’espoir d’un joli poste au Conseil régional.
Quoi qu’il en soit, je n’ai pas l’intention de verser ici la moitié d’une seule larme.
Les réunions du conseil municipal de Rennes ne devraient en effet pas trop manquer à Olivier Dulucq, qui n’a participé qu’à une seule d’entre elles depuis le 23 novembre 2020.
Et ça ne surprend personne que – plus de 48 heures après que l’information ait été largement diffusée par les médias locaux – la seule réaction connue soit celle de la présidente du groupe LREM au conseil municipal de Rennes : Carole Gandon, pour dire – de manière on ne peut plus lapidaire – que : « son impertinence va nous manquer » ???… Et c’est tout.
Pas un mot d’Olivier Dulucq à ses électeurs.
Pas une réaction de ses collègues au conseil municipal, pas une réaction de ses colistiers, pas une réaction des militants…
Moi je trouve que ce silence est assourdissant.
La guigne 🙁
Heureusement que je suis là !… 😉 😉 😉
Evidemment, le Président de l’Assemblée Nationale aurait pu reprendre Olivier Dulucq à son cabinet dans sa fonction de « conseiller collectivités locales et ruralité » .
Mais comment expliquer son utilité après que l’on ait pu si facilement s’en passer depuis bientôt 6 mois au cours desquels il n’a pas été remplacé ?…
Au rythme où vont les choses, les derniers de la liste Révéler Rennes peuvent raisonnablement espérer devenir conseiller municipal.
Hi hi… c’est en effet bien parti.
Il n’y a que la toute dernière de la liste qui ne me parait pas avoir sa chance.
On se souvient en effet que – faute de mieux – « Révéler Rennes » avait dû demander à sa directrice de campagne, Myriam Abassi, de bien vouloir occuper la 61ème place.
On se souvient aussi que, courageuse mais pas téméraire, Myriam Abassi avait réintégré le corps des administrateurs civils dès le lendemain du 1e tour des élections municipales.
C’était un bon calcul puisque cela lui a permis d’être nommée sous-Préfète à la relance auprès du Préfet d’Ile de France dès novembre 2020.
Et c’est justement l’une des rares situations professionnelles incompatibles avec un mandat de conseiller municipal.
A l’intention plus particulière d’Olivier Dulucq, j’en rappelle ici la liste : militaire, préfet, sous-préfet et secrétaire général de préfecture, fonctionnaire des corps de conception et de direction et de commandement et d’encadrement de la police nationale, certains représentants légaux d’établissements publics hospitaliers communaux ou intercommunaux, ou encore président, vice-président et magistrat de la chambre régionale des comptes, ou enfin employé au sein du centre communal d’action sociale de la commune en cause.
Il ne lui reste plus qu’à les éviter !… 😉