Du rififi dans la majorité
Selon La Lettre A, « le quotidien de l’influence et des pouvoirs » qui est généralement très bien informé, une dizaine d’élus de la majorité ne veulent plus être associés à la liste des 60 signataires du recours déposé devant le Conseil Constitutionnel au sujet de la « loi Molac » relative aux langues régionales.
Pour mémoire :
- Il faut la signature de 60 députés au moins pour déclencher la saisine du Conseil Constitutionnel
- Les députés qui souhaitent se rétracter risquent de n’avoir aucun effet sur la procédure engagée puisque le Conseil Constitutionnel considère qu’« aucune disposition […] ne permet aux autorités ou parlementaires habilités à déférer une loi au Conseil constitutionnel de le dessaisir en faisant obstacle à la mise en oeuvre du contrôle de constitutionnalité engagé» (décision 96-386 du 30 décembre 1996)
- Il reste à voir plus précisément ce qui pourrait se passer en « cas d’erreur matérielle, de fraude ou de vice du consentement »
- Sollicité – comme c’est ici le cas – sur la conformité à la Constitution d’un point particulier de la loi, le Conseil Constitutionnel ne manquera pas de se prononcer sous un mois à compter du 22 avril 2021 sur tous les points susceptibles de le concerner.
C’est peu dire qu’en dépit de la sacro-sainte règle de séparation des pouvoirs à la base de toutes les démocraties, les parlementaires ont été outrageusement instrumentalisés par un membre de l’exécutif en la personne du Ministre de l’éducation nationale.
Exclusif :
- Mustapha Laabid indique qu’il n’y est vraiment pour rien puisqu’il n’a pas trouvé le bouton
- Florian Bachelier envisage une inspection au Conseil Constitutionnel (on va voir qui est le patron)
- d’après le cerbère de service, Olivier Dulucq, Thierry Burlot commence à rire jaune…
Le meilleur article que j’ai pu lire à ce sujet, et de loin : https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/loi-molac-sur-les-langues-regionales-cette-saisine-du-conseil-constitutionnel-qui-embarrasse-la-majorite-presidentielle-2065747.html
Une erreur toutefois : un député breton n’a pas voté la loi Molac.
Il s’agit de Mustapha Laabid, comme on le voit ICI (clic).
Ça devient l’affaire du siècle, enfin quelque chose de drôle dans cette dure semaine. (Dans une indifférence générale tout de même, puisque le plus recherché ce sont les doses. ) Et ensuite les vacances … les cantonales ou régionales , c’est pas le sujet.