Une bonne action ?…
Vu cet article de Ouest-France : Le groupe financier Hexagone a commandé 180 repas de Noël au restaurant de Rennes Léon le Cochon, qui a rallumé ses fourneaux pour les préparer. Ils seront distribués jeudi soir, 24 décembre, au personnel soignant de garde à Saint-Grégoire et Cesson-Sévigné, près de Rennes.
Ma réaction sur Twitter : Je trouve ce mélange des genres parfaitement détestable.
Le journaliste : Sérieux ? Une bonne action et vous trouvez à y redire ???? Joyeux Noël quand même
J’avais promis de m’expliquer.
Selon le porte-parole du Groupe Hexagone : « d’habitude, cette entreprise organise des repas de Noël pour ses clients chez des restaurateurs partenaires, mais cela n’a pas pu se faire cette année ».
J’observe d’abord que l’opération qui a été conduite n’est pas une action de première intention, mais une action de repli qui n’a pas nécessité de cette société un effort financier spécifique.
Ensuite, je pense que ce n’est pas d’un point de vue citoyen mais plutôt d’un point de vue marketing que l’on peut parler de « bonne action », tant il est vrai qu’elle est « bien vue ».
Car nul ne peut ignorer que, depuis un moment déjà, les communicants ont très précisément identifié les bienfaits de ce qu’ils appellent le marketing de la générosité.
Et dans le cas précis, on voit très bien que l’opération vise à faire d’une pierre deux coups en passant par un restaurateur qui – dans sa situation – ne peut évidemment qu’y voir avantage.
En ce qui me concerne, je préfère de très loin l’action du collectif volontairement anonyme de cuisiniers, pâtissiers et producteurs de Rennes et des alentours qui a livré – gracieusement chaque jour – jusqu’à 160 repas à des soignants du CHU pendant le premier confinement.
Ce collectif avait souhaité rester anonyme « pour laisser toute la place aux soignants et ne pas être accusé de nous faire de la pub et de la récupération en ces moments difficiles ».
Et bien figurez-vous qu’à l’occasion de ce Noël, ces soignants – que je vois mal vivre de la « bonne action » (j’allais dire de la charité) d’un organisme de conseil financier – ont eu à cœur d’honorer à leur tour leurs généreux donateurs… qui ont eux-mêmes eu à cœur de ne pas confondre leur générosité avec leur intérêt.
L’histoire est touchante en effet.