Comme qui dirait un sans faute
Accrochez-vous… (et si vous le jugez utile, n’hésitez pas à relayer : ça aide +++ !…) 😉
Un fidèle lecteur m’a récemment communiqué un lien vers un article de « The Conversation ».
« The Conversation » – que je ne connaissais pas – est un excellent média en ligne résultant d’une collaboration entre des experts universitaires et des journalistes, qui a l’ambition d’aider à rebâtir la confiance des lecteurs à l’égard des contenus journalistiques.
L’article est intitulé « Petit guide de survie à l’usage de l’homme politique mis en cause » (clic).
Je m’en inspire très largement pour proposer ici une grille de lecture d’un florilège de déclarations du député LaREM Mustapha Laabid (assez souvent mensongères).
Elle permet d’observer que l’intéressé coche allègrement quasiment toutes les cases… avec, aujourd’hui encore, la bénédiction de tous ses collègues ainsi que des militants de son parti (à l’exception tardive d’Hind Saoud, la conseillère régionale qui fut aussi son assistante parlementaire et encore plus récemment de celle qui fut la porte-parole nationale de LaReM et par la suite la tête de liste au conseil municipal de Rennes, Carole Gandon, dont il a été longtemps un précieux allié : qu’elles soient remerciées de leurs contributions… même si c’est « à titre personnel » ).
1 – Nier tout en bloc
Je n’ai jamais fait de courses personnelles sur le compte de l’association… Sur l’article dont je parlais, il y avait 24.000 euros de transfert de fonds entre mon compte personnel et le compte de l’association. C’est faux. Les policiers que j’ai rencontrés l’ont dit… On m’a mis 50 factures devant les yeux et je devais justifier les factures de mon association, ce qui a été fait… Je n’ai jamais fait quelque chose de malhonnête, jamais volé de l’argent, ni eu l’idée de m’enrichir… des allégations mensongères… des bêtises sans nom… Moi je suis serein, j’attends d’être entendu et on pourra discuter, parler et avancer des choses concrètes et des preuves pour pouvoir me défendre… Je n’ai rien commis d’illégal…
2 – Suggérer le règlement de compte
Déjà je ne sais pas d’où vient cette plainte, pourquoi ça sort à des moments où, voilà, j’ai une sortie dans la presse ou quand je brille au niveau de mon poste de député. Non, je ne sais pas d’où ça vient, je ne sais pas pourquoi… J’ai une première fois été accusé de détournement de fonds par 2 militants du PS rennais… Des forces obscures qui se sont agitées pour me dénoncer auprès de Tracfin. Je ne saurai jamais qui a été à la manoeuvre… Je sais que mon élection à la députation a fait grincer des dents localement. Depuis dix-huit mois, je suis victime de suspicions et de rumeurs… Parce qu’ils m’ont considéré dès la première heure comme illégitime à ma fonction de représentant de la nation. Ils se sont tous mis d’accord pour tenter de m’arracher mon écharpe de député…
3 – S’indigner de la situation
Pendant cinq heures, en vis-à-vis avec trois policiers, j’ai dû dire à quoi correspondaient les chips, le lait Ribot… Je suis profondément honnête… Ça fait 18 mois que ça me pourrit mon mandat !… Je rappelle que pendant des années j’ai œuvré avec le Collectif Intermed à contrecarrer le discours de haine et faire entendre une voix positive… J’ai été jugé parce que je suis député et pas par ce que j’ai été : Mustapha Laabid, petit acteur d’association en bas des tours… Je suis en colère, dégoûté. J’avais foi en la justice de mon pays. Mais force est de constater que je n’ai pas été jugé comme un justiciable ordinaire. Depuis le début de l’affaire, le parquet a refusé le dépaysement du dossier… Ce procès rennais nous en connaissions tous l’issue. J’ai fait des erreurs, elles ont été reconnues mais il n’y a aucun lien avec mon mandat de député. Je n’ai pas été un justiciable comme un autre dans cette affaire. Ce jugement rennais est une injure à la justice…
4 – Saper la crédibilité de l’accusation
Lorsque l’affaire est sortie, je ne comprenais pas ce qu’on me reprochait parce que la première fuite qu’il y eu à l’époque au lendemain de ma question au gouvernement qui a fait quelques millions de vue sur Internet parlait de financement du terrorisme et de blanchiment d’argent… Les enquêteurs n’ont peut-être pas été au bout de leur job qui était de chercher la vérité… Parce que je ne suis pas issu du même milieu, de la même caste. Parce que je ne fréquente pas ces petits cercles, ces petites loges…
5 – Se plaindre du calendrier
Se plaindre d’abord de la lenteur de la justice : Ça fait un an et demi que je lis vos articles et j’apprends les choses, un an et demi que la fachospère, voilà, me soigne sur les réseaux sociaux, donc j’ai hâte enfin d’être entendu et écouté... Ça fait 18 mois que j’envoie des recommandés aux différentes personnalités qui sont autour de cette histoire… Franchement ce séquencement de fuites dans la presse, cet acharnement depuis 18 mois alors que je n’attends qu’une chose c’est d’être entendu, ça commence à vraiment m’exaspérer… J’ai hâte de m’expliquer devant la justice… Mais ensuite, et à l’inverse, se plaindre de la célérité de la justice : La Cour d’appel de Rennes, pour un simple citoyen, c’est en général quatre ans de délai. Moi, c’est trois mois ! Ça montre que je ne suis pas un simple citoyen aux yeux de la justice…
6 – S’assurer de bons soutiens
Une courte vidéo vaut toujours mieux qu’un long discours :
Au tribunal correctionnel, vous reconnaitrez son protecteur : le député Florian Bachelier (premier questeur de l’Assemblée Nationale, avocat de métier), son ami : le député costarmoricain Eric Botherel, ainsi que Carole Gandon : à l’époque porte-parole nationale de La République en Marche, tête de liste « Révéler Rennes » aux élections municipales auprès de laquelle il avait prévu s’engager.
7 – Minimiser les faits
Peut-être qu’il y a eu des négligences dans la gestion. Peut-être qu’il y a eu des incohérences… des cafouillages… une gestion maladroite et approximative… Je reconnais globalement des erreurs, peut-être même des fautes… mais pas dans la totalité de cette longue litanie de ce qui m’est reproché… Je suis le pire des communicants… Je suis globalement responsable mais pas à la hauteur de ce qu’a retenu le tribunal…
8 – Plaider l’erreur de jugement
Je n’ai pas pensé à faire témoigner les jeunes qui participaient aux soirées que j’organisais…. J’ai pu donner la carte bleue à des bénévoles ou faire des courses pour des gens dans le besoin. Je ne sais plus… Les deux premiers déplacements, j’ai fait une grosse erreur. Quant à Marrakech, c’était en dépannage lors de vacances familiales… Une grosse connerie… Nous étions perdus, cela nous coûtait un supplément de 1.000 euros pour la formule all exclusive (ndlr : inclusive), qui nous permettait de nourrir mes enfants dont des triplés, immédiatement à notre arrivée sur place. Ma carte a été refusée et celle de ma femme aussi, alors j’ai payé avec la carte de l’association, j’étais content, heureux à l’instant T, que l’on puisse donner à manger à mes enfants…
9 – Nier toute intention fautive
Si malencontreusement des choses ont été mises dans ces courses-là, Mea-culpa… Si j’avais pris un comptable, je ne serai pas là devant vous… Je pensais faire un emprunt bancaire… Je reconnais mille et une négligences… Je n’ai pas eu la volonté de détourner l’argent…
10 – Relativiser la faute
On m’avait promis un jugement en 1 heure et un chèque aux bonnes oeuvres. Au final, ça a duré 5 heures et j’ai pris sévère, au-delà même de ce que pouvait penser n’importe quel as du barreau… Je ne suis pas dans la victimisation ou la théorie du complot mais très clairement, une telle peine alors que je n’ai pas d’antécédent judiciaire, c’est une décision très sévère…
11 – Jouer la montre
Ceux qui ont souhaité me faire du mal ont réussi. Mais je reste debout. Je me battrai jusqu’à la dernière seconde pour qu’ils n’obtiennent pas ce qu’ils souhaitent : mon inéligibilité… Je suis encore député de la première circonscription d’Ille-et-Vilaine… Je suis toujours député et je continue mon action… Je finirai mon mandat par la porte ou la fenêtre…
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Bien sûr, on pourrait caractériser davantage encore le comportement de Mustapha Laabid en intégrant les déclarations de ses avocats quand il leur a passé la main (singulièrement sur l’incontournable thème : traquer la faille de procédure)
On pourrait enfin, par analogie, dresser la longue liste de ses mensonges quand ils ont été clairement démontrés par les juges.
Je n’exclus pas de le faire un jour, mais je me contenterai aujourd’hui d’avoir une pensée émue pour son plus fidèle soutien… l’avocat-député-premier questeur de l’assemblée Nationale LREM Florian Bachelier, qui n’est sorti de son silence que pour dire haut et fort qu’il allait garder le silence encore un bon moment.
Comme cela, il suffira de faire observer le moment venu que : Mustapha Laabid a déjà payé son dû.
Trop fastoche !… 😉
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Pour aller plus loin : consulter l’ensemble de mes contributions sur le sujet
Je vous remercie très sincèrement par avance de bien vouloir me signaler toute éventuelle erreur, ou même toute sérieuse maladresse, que je m’engage à corriger sans délai.
Tiens, ça me rappelle l’attitude indignée de Sarkozy à son procès… Il les a toutes aussi on dirait… Oups !!
Bon ici on va rire bientôt… j’fais c’que-j’peux en tout cas. parano? C’est combien 6000€ par an? gros anneaux, petits anneaux ? il n’y en aura pas tout le monde et ce sont les habitants qui payent, ou payeront puisqu’ils sont garants de la réalisation.
7.000, pour chaque année non prescrite.
Mais je ne comprends pas ce que tu veux dire en parlant d’anneaux.
C’est relatif à mon lien « ici » idée de créer un port, … 6000 annuel c’est le coût de location d’un anneau pour un 16m , donc un éventuel bon placement (faut connaitre les conditions, et surtout savoir qu’il n’y en a que 100 maxi à lors si le maire vous tuyaute !!! et les réserver alors que c’est à l’état de projet … soumis à enquête avec suppression de zone Naturelle protégée, et l’eau sur l’eau non encore expurgée …
Je comprends mieux !…
Je m’interroge depuis longtemps sur la raison pour laquelle les commentaires déposés ici sont épurés des liens qu’ils comportent (je suis moi-même obligé de commenter comme administrateur si je veux qu’ils fonctionnent).
Dans le cas présent, le lien ICI n’apparait pas.
Cela m’a donné l’occasion de trouver probablement la cause du problème : je viens de paramétrer « utiliser markdown » pour les commentaires.
Ça devrait fonctionner correctement maintenant. Mais peux-tu redonner ce lien ?… Merci +++
Pour ce qui concerne la liste des moyens de survie, il y a au préalable la « contre attaque » la poursuite de la dénonciation avec mobilisation des moyens « de préservation de l’élu » de sa naturelle honorabilité. Et il faut résister comme lanceur d’alerte, ce qui n’est pas à la portée du simple quidam.
Oui, l’article auquel j’ai fait référence part du principe que l’objectif est de « Tenir à distance le stigmate de la délinquance ».
Je me souviens du cours de première année à la Fac de Philo à Brest « Politique et Morale » de M. Eon…
Là, c’est « Politique sans Morale », comme presque toujours d’ailleurs, ce qui était largement explicité dans le déroulé des leçons…