Ce dont j’ai pleinement conscience
Depuis janvier 2013, une centaine de députés au moins et quelques-uns de leurs collaborateurs ont participé à leurs frais à un cycle d’apprentissage de la « méditation en pleine conscience » avec l’objectif de « réduire le stress », ainsi que de « gagner en lucidité et en capacité de discernement ».
Sous la 14ème mandature débutée il y a bientôt 3 ans, le coordinateur de ces interventions est le député LREM d’Ille-et-Vilaine Gaël Le Bohec, qui milite pour une prise en charge financière des droits d’inscription au titre du droit à la formation continue des élus de la République.
Le collège des questeurs, dont le tout premier est le député LREM d’Ille-et-Vilaine Florian Bachelier, vient de lui signifier une fin de non-recevoir au motif que cette pratique relève d’une démarche personnelle et que seules les formations ayant un lien direct avec l’exercice du mandat parlementaire peuvent être prises en charge.
Gaël Le Bohec venait de préciser qu’il s’agit de « 8 séances de 3 heures, mais comme on n’a pas toujours le temps, cela dure plutôt 2h30 une fois par semaine ».
En ce qui me concerne, ce dont j’ai pleinement conscience :
- c’est que Gaël Le Bohec devrait suivre plus attentivement les cours. C’est en effet un protocole d’intervention intangible qui prévoit qu’il y ait 8 séances de 2h30 par semaine, à l’exception de la première et de la dernière qui durent 3 heures. Au demeurant, à ces 8 séances de base s’ajoute entre la 6ème et la 7ème séance une journée entière de pratique intensive. Et c’est sans compter les 45 minutes quotidiennes qui doivent être consacrées à l’entrainement personnel pendant 8 semaines. Cela représente pour chacun au total près de 70 heures de disponibilité sur une période de 2 mois. Ce n’est pas rien.
- c’est aussi que Florian Bachelier est un réel équilibriste puisqu’il estime que – pour la prise en charge des droits d’inscription – ces sessions n’ont tout-à-coup pas de lien direct avec l’exercice du mandat parlementaire alors que l’on pouvait espérer que c’est précisément en raison d’un lien direct avec l’exercice du mandat parlementaire qu’elles se déroulent depuis 7 ans sur le temps de travail des députés (ce qui représente apparemment de l’ordre de 4 à 5.000 heures de soustraction du travail parlementaire), dans des locaux jusqu’à présent gracieusement mis à disposition par la questure (à raison d’au moins 2 ou 300 heures cumulées). Une paille…
La vie parlementaire est impénétrable…