La Royauté en Marche
J’avais été très surpris qu’à propos du visuel illustrant sa profession de foi, Carole Gandon ait pu déclarer que la photo avait été prise « il y a quelques jours, sur un temps privé » (sans vouloir préciser le lieu et la date), tandis qu’un de ses principaux colistiers (Olivier Dulucq, comme par hasard conseiller technique de Richard Ferrand) précisait que le texte accompagnant cette photo avait été validé par Emmanuel Macron et Jean-Yves Le Drian.
Dès le lendemain (c’était hier), Jean-Yves Le Drian (Ministre des Affaires étrangères, Conseiller régional, ex mentor PS de Nathalie Appéré) n’a pas manqué de s’exprimer très clairement à ce sujet pour récuser les propos qui lui ont été prêtés.
Aujourd’hui c’est le journaliste Olivier Pérou qui lève opportunément un coin du voile en publiant sur le site du journal Le Point un article que je vous invite à consulter dans son intégralité si vous en avez la possibilité (clic).
En voici un court extrait, qui a trait à « ce jour de février » :
« Le ministre des Affaires étrangères doit faire un saut à l’Élysée en fin de journée. La rencontre n’est pas officielle et l’identité des convives reste secrète. Dans l’un des salons du Château, où le Breton est venu murmurer à l’oreille d’Emmanuel Macron, a aussi pris place Carole Gandon, candidate de La République en marche à Rennes. La jeune femme a sauté dans un train un peu plus tôt dans la journée pour se rendre à Paris, spécialement pour l’occasion. En réalité, elle est là pour faire une photo éminemment politique, qu’elle compte arborer sur sa profession de foi. Le trio échange quelques mots, la porte s’ouvre, et quelques collaborateurs s’invitent dans le salon présidentiel. On se prépare à poser.
L’homme du Quai d’Orsay hésite. En pleine campagne municipale, un tel cliché officialise un soutien, et il connaît à peine la jeune femme. Le chef de l’État insiste : « Viens, Jean-Yves, viens pour la photo avec Carole. » Le large sourire de Macron et celui fier et satisfait de Gandon tranchent avec la moue et le regard fuyant de Jean-Yves Le Drian. Clic, clac. Trop tard. Certains racontent que le photographe de l’Élysée a immortalisé la scène, d’autres jurent que c’est le conseiller politique de Jean-Yves Le Drian qui a dégainé son smartphone. Les invités ont signé un pacte. Le lieu, la date et les participants de cette éphémère rencontre devront rester secrets. On effacera même l’arrière-plan de la photo pour ne laisser aucun indice. Mais la couleur d’une cravate ne ment pas.«
Ainsi va la macronie dont on voudrait que s’inspirent la ville de Rennes et les 43 communes de sa métropole… 🙁