Ille-et-Vilaine : un ROB assez prudent
J’ai parcouru le dossier de presse que le Département d’Ille-et-Vilaine vient de diffuser en amont de la session de l’assemblée qui va se tenir en fin de semaine et qui va notamment débattre des orientations budgétaires de la collectivité pour 2019.
Je prends la liberté de souligner 4 points.
1 – un point de non retour
Je m’en réjouis : le Conseil départemental est désormais lié par le contrat relatif à la maîtrise de la dépense publique locale pour les années 2018 à 2020, qu’il a fini par signer avec l’Etat l’an passé… même si c’est de mauvaise grâce, alors qu’il s’agissait simplement d’appliquer la loi de programmation des dépenses publiques votée par le parlement.
2 – un point de satisfaction
Je me moque : je me demande bien pourquoi, mais il semble que les élus ont bien compris que cette année en tous cas, ce n’était pas le moment d’augmenter encore le taux de la taxe foncière qu’ils avaient augmenté sans vergogne de 17,75 % ces 3 dernières années 😉 (rire… jaune, évidemment)
3 – un point d’interrogation
Je ne suis pas dupe : au chapitre des ressources humaines, j’observe qu’il n’est nullement question de l’effet retour à la durée légale du temps de travail, que le Conseil départemental dit vouloir étaler sur 2 ans à compter du 1er janvier 2019 et dont la Chambre régionale des comptes avait estimé l’enjeu à hauteur de 130 emplois et de 6,2 millions d’euros en année pleine.
4 – un point, c’est tout
Pour que ça colle avec l’illustration… 😉
Pour les plus mordus, je développe ici le dernier point.
Voici un extrait du dossier de presse consacré à la prochaine session de l’assemblée départementale :
« L’évolution du budget relatif aux ressources humaines devrait être contenue à un niveau de l’ordre de 1,2 % en 2019. Ce budget, estimé à 167,8 millions d’euros, devra intégrer les mesures nationales qui s’imposent aux collectivités en matière d’évolution des carrières »
C’est à priori une évolution surprenante dans le contexte d’un nouveau gel des salaires des agents de la fonction publique en 2019, mais il est vrai qu’à effectifs constants, l’évolution de la masse salariale doit tenir compte :
• de l’effet en année pleine des rares mesures salariales intervenues échelonnées dans le courant de l’année 2018
• du traditionnel GVT « glissement vieillissement technique », majoré de l’effet plus récent des décisions prises sur l’âge de la retraite
• et surtout de l’accord intervenu en 2016 sur la modernisation des « Parcours professionnels, carrières et rémunérations » dans la fonction publique (dont, soit dit en passant, la mise en œuvre a été reportée d’une année)
La question qui me taraude, c’est bêtement : quid des effets du retour à la durée légale du temps de travail qui concerne plus de 3.000 agents, dont l’enjeu en année pleine a été estimé à 6,2 millions d’euros par la Chambre régionale des comptes de Bretagne ?
Pourquoi cette omerta ???…
Et quid de la prise en charge de ceux relevant de l aide sociale ? Dans les établissements on voit la restriction budgétaire faire son oeuvre : sur l animation sur l alimentation sur le personnel sur l entretien des bâtiments et du matériel….