Je sais que le galléco vous gave… ;-)

Je me souviens d’une information qui avait fait le buzz au cœur de l’été dernier (le Télégramme, La Voix du nord, RSE-Magazine, et tant d’autres) :

La diminution des contrats aidés d’ici à la fin de l’année, décidée par le gouvernement, a frappé, par surprise, jeunes travailleurs et associations pour qui le dispositif constitue, souvent, une bouffée d’oxygène vitale. La veille de son déménagement, Eli Vachet, 26 ans, a appris que son contrat aidé n’était pas validé. Titulaire d’un « Master 2 dans le culturel » et habitant Dijon, elle avait pourtant décroché un emploi à Rennes, au sein d’une association qui gère la monnaie locale Galléco. « Ça devait être un contrat d’un an, à raison de 20 heures par semaine », explique la jeune femme qui dispose du statut d’adulte handicapé. « Comme l’association n’a pas les moyens de m’embaucher en CDD et que le conseil général n’a pas consenti de rallonge, je n’ai plus rien. » Faute d’emploi, elle se prépare à « retourner au RSA ». (source : de nombreux médias, le 25 août 2017)

Or Manon Lemeux, qui se présente comme Co-Présidente de l’association Galléco (on ne sait d’ailleurs plus à quel titre, soit dit en passant, puisqu’elle a été licenciée de l’association Culture Bio qu’elle représentait), déclarait au journal 20Minutes le 14 novembre dernier que « l’association a été contrainte de licencier les deux salariés qui travaillaient à plein temps. Elle subsiste désormais avec un seul emploi aidé »

Et sous la plume de la même Co-Présidente, l’éditorial de la newsletter de l’association de janvier 2018 précise que « Nous avons également accueilli une nouvelle salariée depuis septembre, Tiffany, à temps partiel, qui assure le suivi administratif du Galléco et apporte soutien et ressource à nos bénévoles »

Ce qui me parait intéressant, c’est que Eli et Tiffany Vachet sont en réalité la même personne.

Et du coup, j’ai deux interrogations :

1) Pourquoi donc l’association Galléco qui vise à soutenir l’emploi local a t’elle choisi d’aller chercher jusque dans les environs de Dijon, coûte que coûte, une assistante administrative à temps partiel ?

2) Le Conseil départemental ne s’est-il pas un peu moqué du monde en prétendant en commission permanente du 28 août 2017 (dont je vous prie de bien vouloir m’excuser de rompre ici le secret) que sa décision d’allouer une subvention complémentaire de 20.000 € à l’association Galléco pour l’année 2017 est destinée à permettre « notamment à l’association de couvrir les charges de sa restructuration et contribuer à la réflexion sur le devenir de la monnaie locale dans le cadre de l’étude cofinancée par les acteurs mobilisés dans cette démarche », alors qu’il s’agissait principalement de pallier la diminution du financement des contrats aidés ?

Je précise que je ne conteste ni les mérites de la salariée, ni l’intention de bien faire de la part de son employeur… car je sais bien que l’enfer est pavé de bonnes intentions.

Par contre, je pointe d’une part l’incohérence de l’association Galléco en matière de relocalisation de l’économie au profit de l’emploi local et d’autre part la manière de berner (certainement la population, mais très vraisemblablement aussi tout ou partie des élus) qui est trop souvent ce que je constate au Conseil départemental d’Ille-et-Vilaine.

Dans le cas d’espèce, c’est flagrant.

 

Pour aller beaucoup plus loin : télécharger toutes mes contributions à l’évaluation du galléco (13 Mo)

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