Le galléco bat des records de popularité
Le mois dernier, l’association Galléco avait demandé aux internautes de désigner les boulangeries dans lesquelles ils aimeraient pouvoir utiliser la pseudo « monnaie » éponyme.
Une boulangerie avait ainsi été plébiscitée par 4 votants, talonnée par 3 boulangeries concurrentes qui avaient sauvé l’honneur grâce au vote de 2 internautes chacune.
En février, c’est devenu le tour des boucheries-charcuteries.
Je vous invite à consulter ci-dessous le résultat (provisoire) de ce sondage (puisqu’évidemment tout peut encore arriver demain 29 février, n’est-ce-pas ?…).
Je résume :
- l’honneur est sauf, puisqu’une boucherie-charcuterie a réussi l’exploit de décrocher une voix
- aucun des destinataires de la newsletter de l’association (qui prétend avoir 1.400 adhérents, dont je doute qu’ils soient à jour de leur cotisation), ni des consultants de Twitter et de Facebook, n’a eu de meilleure idée que celles qui figure sur la liste des 18 commerces qui ont été suggérés.
Personnellement, je trouve que c’est assez peu pour une association qui se prétend citoyenne… mais ça n’engage que moi.
Pour mémoire :
- Rennes, c’est de l’ordre de 200.000 habitants; Rennes-Métropole, c’est de l’ordre de 400.000 habitants et le département d’Ille-et-Vilaine, qui est le territoire assigné à cette pseudo « monnaie », c’est de l’ordre d’un million d’habitants.
- Cette « expérimentation » aura couté de l’ordre de 500.000 euros aux contribuables… et je crains que ce ne soit pas fini.
Pour aller plus loin : ma contribution à l’évaluation du galléco
500 000 euros qui ont trouvé refuge dans la poche de qui?
C’est une question que je trouve extrêmement difficile et qui nécessiterait en tous cas un gros travail pour que puisse être apportée une réponse rigoureuse.
En ce qui concerne les flux financiers, je pense qu’il s’agit majoritairement de frais de personnel.
C’est flagrant au travers de la subvention consentie à l’association pour financer 2 emplois mais aussi des « services civiques ».
C’est déjà moins évident en ce qui concerne les indemnités allouées à un stagiaire au Conseil général pour préparer une manifestation nationale en 2013.
C’est carrément compliqué lorsque ça se passe par le truchement d’une subvention à l’association « Réseau solidaire » qui a permis l’intervention d’un consultant dans le cadre du « dispositif local d’accompagnement » dont a bénéficié l’association Galléco.
Je vois deux difficultés : déceler les contributions volontaires du Département qui ont pris la forme d’un renoncement à remboursement de frais et distinguer dans les frais de personnel d’une part ce qui constitue un salaire ou une indemnité au profit des personnes et d’autre part ce qui constitue des impôts, taxes ou contributions sociales qui bénéficient à divers organismes.
Et je ne parle là que des frais de personnel !…
Bref, je ne peux pas m’engager sérieusement sur ce terrain là.
Ce dont on est sûr, et ce qui est grave, c’est que l’argent a été dépensé pour une initiative inutile au détriment de projets utiles. Que certains ont eu des avantages ou en on profité, c’est la règle du jeu dans ce genre de montage. Ces avantages ne sont peut-être même pas indus pour certains, parce que ces gens ont été occupés à faire ce travail inutile. Comme les Shadoks. Sont fautifs les décideurs.
Jusqu’à ce jour, on pouvait voir le résultat des sondages, mais – oh, comme c’est bizarre – voilà que l’on ne peut plus.
Ils sont marrants, chez Galléco : quand quelque chose les embête, ils l’occulte aussitôt.
En ce qui me concerne, ils m’ont déjà depuis longtemps interdit d’écrire sur la page Facebook de l’association, et mieux encore : ils m’empêchent de les voir sur Twitter (enfin : ils le croient)
Ça relève d’une certaine conception du débat.
Pourquoi inventer une monnaie débile alors que l’euro fait largement l’affaire… La Bretilie dans toute sa débilité !
Je pense également que si l’on peut, à l’extrême rigueur, imaginer l’opportunité d’une pseudo monnaie complémentaire locale à l’échelle d’un bassin de vie comme un « pays », c’est totalement stupide de parachuter d’autorité des coupons sur un territoire aussi peu identitaire qu’un département.
C’est à mes yeux en effet la même question que celle dite du gentilé.
C’est du reste dans la même session du Conseil général, qui ne savait quoi faire pour continuer à exister, que les deux projets ont été simultanément adoptés.