La fabuleuse histoire du galléco
Vers la fin des années 2000, le Conseil général d’Ille-et-Vilaine coordonne la conception et la réalisation d’un jeu de société dénommé Fricsol, souvent présenté comme un anti-Monopoly, à l’objet de sensibiliser jeunes et moins jeunes à l’économie solidaire.
Edité à mille exemplaires qui sont destinés à être distribués gratuitement dans le département, Fricsol aura coûté près de 26 500 €, financés pour un peu plus de la moitié par le dit Conseil général. Il en dépose la marque et la transfère aussitôt gracieusement à la fédération nationale des Cigales, composée de clubs d’investisseurs pour une gestion alternative et locale de l’épargne solidaire.
Les 13 et 14 octobre 2012, poursuivant ses actions en faveur de l’économie sociale et solidaire, il teste à la buvette du salon Ille et Bio de Guichen ce qu’il présente comme étant sa future monnaie locale complémentaire : le galléco, pour lequel il réserve immédiatement 4 noms de domaine (.fr .org .net .info, qui seront suivis du .bzh dès qu’il a été disponible)
La commission permanente a décidé pour cela de « verser à A. C. un montant maximum de 1.495 euros correspondant à sa prestation d’animation de la table ronde » et de consacrer 670 euros pour couvrir les frais de déplacement de deux participants. On y ajoutera les frais de réalisation des plaquettes d’information et bien entendu de participation des agents du département. Total : quelques milliers d’euros, pour voir.
Lors de la session des 14 et 15 février 2013, au cours de laquelle le Conseil général se prononce sur la démarche de recherche d’un gentilé qui doit être soumis aux habitants, il est acté que le département « expérimentera le Galléco, la monnaie solidaire d’Ille-et-Vilaine afin de dynamiser l’activité et l’emploi local » (sans autre précision).
L’association Galléco est créée en mars 2013.
La commission permanente du 8 avril 2013 décide de céder gracieusement les 500 exemplaires du jeu Fricsol qui lui restent à l’association des Cigales de Bretagne (ce que l’on peut valoriser à 13.250 euros) et simultanément de s’engager dans une expérimentation du Galléco avec le concours d’une association éponyme qu’elle n’hésite pas à qualifier de « départementale » :
- approbation des statuts (comme si c’était de sa compétence)
- adhésion à l’association
- désignation de ses représentants au « conseil des collèges »
- autorisation de signer une convention de partenariat
- attribution d’une subvention : 59.500 + 2 x 98.500 + 83.000 = 339.500 euros
- attribution d’une avance remboursable de 40.000 euros
- financement d’un dispositif de sécurisation des « coupons » : 6.500 euros
- organisation d’une rencontre nationale : 4.000 euros
L’imprimerie du département va alors éditer 10.000 « coupons » sécurisés d’une valeur de 40.000 gallécos, et au lendemain d’un point presse :
le 21 septembre 2013, nous y voilà :
Sur sa lancée, la commission permanente du 30 septembre 2013 décide de la prise en charge des frais d’organisation de la 2ème rencontre nationale « collectivités locales et monnaies complémentaires » des 14 et 15 octobre 2013 : 9.947,60 euros compensés à hauteur de 5.200 euros, représentant donc une charge nette de 4.747,60 euros.
Total des frais (y compris frais de personnel et dépenses de communication) : très largement plus de 500.000 euros, pour engager une expérimentation d’un an, avant généralisation sur l’ensemble du territoire de ce qui doit être la première monnaie locale complémentaire et solidaire à vocation départementale.
à suivre…