On a hérité d’un drôle de Préfet

A toutes fins utiles, et comme s’il en était besoin, je précise d’emblée que je condamne de toutes mes forces les exactions qui ont été commises à Rennes dans la soirée du 25 janvier 2024.

Et ceci d’où qu’elles viennent et quelles qu’en soient les raisons.

Sur cette base, je comprends que la Maire de Rennes – que je considère parfaitement dans son rôle – ait tout simplement et publiquement posé cette toute simple question :

« Pourquoi on a laissé faire ? »

comme je précise que, de mon modeste point de vue, n’importe quel Maire eût été parfaitement dans son rôle… d’où qu’il soit et quelle qu’en soit la tendance.

J’ai déjà dit combien j’ai été choqué – sur la forme comme sur le fond – par la position que l’irresponsable ex-député du coin : Florian Bachelier, a exprimée dans ce tweet du 26 janvier que je rappelle ici :

« Ivre, un pyromane se plaint des délais d’intervention des pompiers »

Mais à la réflexion, je considère que ce ne sont là que les méprisables propos d’un parfait looser – profondément atteint dans son amour-propre – qui essaie d’évacuer toute sa bile du mieux qu’il peut tant qu’il peut, « en même temps » qu’il s’est doté sur les réseaux sociaux d’un vrai faux-nez virtuel baptisé « La France Unie » pour sauver la face.

C’est pitoyable, mais il y a bien plus grave.

Je constate que le Préfet de la Zone de défense et de sécurité ouest, Préfet de la Région Bretagne, de surcroît Préfet du Département d’Ille-et-Vilaine – qui parait complètement ignorer la répartition des compétences entre l’Etat et les collectivités territoriales en matière de maintien de l’ordre – se permet de tenir publiquement les propos suivants :

« Moi, je ne demande pas où était la police municipale hier au soir »

et encore :

« si madame Appéré veut s’engager dans la police ou la gendarmerie, pour faire du maintien de l’ordre comme elle le dit,

la police et la gendarmerie recrutent »

Ces propos sont-ils bien dignes d’un représentant de l’Etat ?

Je ne pourrai pas faire ici l’inventaire des bévues de ce nouveau Préfet sur cet évènement : il y en a franchement trop, dont l’internet regorge.

Mais au moins puis-je m’interroger sur son profil, quand j’observe qu’en 2014 il a pris une disponibilité de la haute fonction publique pour aller soutenir « l’UMP » en qualité d’administrateur délégué auprès du secrétaire général (une formule assez soft pour désigner le directeur général des services) en vue des élections présidentielles à venir et qu’en juin 2016, c’est par « Les Républicains » qu’il a été investi comme candidat aux élections législatives de 2017 pour la 7ème circonscription des français de l’étranger qui couvre les pays d’Europe de l’Est, d’Europe centrale et des Balkans.

Espérons qu’à ce jour et dans ses présentes fonctions, il n’en veuille pas trop aux autres courants politiques de n’avoir terminé que quatrième avec 8,16 % des voix… derrière le Parti socialiste (13,88 %), juste entre EELV (9,95 %) et LFI (7,20 %).

8 commentaires

  • Pierre Mousse

    Ce qu’il reste de cette droite, n’a plus que ses slips, pour pleurer.

  • M. Deshayes

    Non, ce ne sont pas des propos dignes d’un représentant de l’Etat

  • Jean

    Après cette analyse du préfèt, que proposez-vous pour que ces groupes arrêtent de saccager le centre ville de Rennes ?

    • Patrick Jehannin

      Bonjour Jean,

      Je me suis efforcé de répondre dans l’article suivant intitulé : « Chacun son job » : https://wp.me/p6EXHi-avX

      Et vous, que proposez-vous de votre côté ?…

      Cordialement

      • Jean

        ok bien vu votre post
        Je ne comprends pas que la mairie de Rennes ne poursuive jamais en justice les auteurs des dégradations a minima sur ses propres bâtiments et au mieux d’aider les commerçants dans les démarches d’indemnisations. Il y a la vidéo surveillance et on peut exploiter les images pour porter plainte.
        Avec cette inaction, tout est permis et sans peur de se faire prendre, alors çà peut continuer longtemps.
        a contriaro du palais de justice du parlement qui a déposé plainte.

        • Patrick Jehannin

          Bonjour Jean,

          En ce qui concerne le Palais de justice, je comprends que le propriétaire est le Département, mais que « l’affectataire » est l’Etat (qui, en droit administratif, est donc chargé d’en assurer la gestion à sa place). Il semble que ce soit concrètement le Ministère de la justice (et non par exemple le Ministère de la culture) qui s’en occupe. D’où la démarche du Procureur général ou/et du Premier Président.

          A ma connaissance, les médias n’ont pas rapporté de dégradations de biens dont la ville est propriétaire… même si très probablement il y en a eu. Je ne sais donc pas bien répondre sur la question juridique de son « intérêt à agir » qui rend les plaintes recevables.

          La ville est certainement tenue de mettre à disposition les enregistrements vidéo qu’elle détient, dans les conditions fixées par la réglementation.

          En ce qui concerne l’aide aux commerçants, je n’ai pas d’information particulière.

          Je pense que l’inaction est principalement celle de l’Etat, représenté dans toutes ses attributions par le Préfet qui – seul – a mission de contracter ses objectifs avec l’Université et – seul – a la charge du maintien de l’ordre dans les manifestations.

  • Patrick Jehannin

    « Le cadre réglementaire interdit formellement l’intervention des polices municipales »

    Dans un mail envoyé aux rédactions, la Ville de Rennes partage :

    – La circulaire du 20 juillet 2011 relative à l’interdiction des missions de maintien de l’ordre aux agents de la police municipale.
    – Le schéma national du maintien de l’ordre.
    – La convention de coordination entre la police nationale et la police municipale.

    Tous ces textes mentionnent l’interdiction purement et simplement aux polices municipales de se voir confier des missions de maintien de l’ordre.

Tous commentaires ici bienvenus de la part des personnes assumant leur identité