Lettre ouverte de Mark Kerrain
Avec son autorisation, je publie ci-dessous une lettre ouverte de Mark Kerrain, dont ont été destinataires plusieurs conseillers régionaux ainsi que la rédaction du quotidien Ouest-France.
Elle est intitulée : BRETILLIE
Dans Ouest-France, aujourd’hui mardi 13 mai 2014, un article en page Bretagne (page 7) mentionne une banderole bretonne « déployée » sur un « pont de la Concorde », monument qui, d’après la photo jointe, franchirait un cours d’eau parisien navigable. L’action mentionnée est revendiquée par les militants d’une liste bretonne à des élections européennes qui, si l’on doit se fier à l’enthousiasme des média, approchent à grands pas.
Malgré mon peu d’intérêt pour la décoration du mobilier urbain en général, et celui de villes que je ne fréquente pas en particulier, j’ai lu cet articulet car je m’apprêtais, dans le secret de l’isoloir bien sûr, à voter pour la liste promue par ladite banderole, quand un détail a retenu mon attention toujours en éveil.
Figurerait sur cette liste, nous dit l’article non signé, « le Bretillien » Daniel Cueff. Là, mon sang n’a fait qu’un tour : bretillien ! le néologisme malsain, promu par les rédacteurs du quotidien rennais, a cette vertu qui favorise la circulation sanguine et m’évite le recours a des produits médicaux plus frelatés.
Daniel, je ne te connais pas mais je sais que tu es léonard, comme je suis trégorrois, et que nous habitons tous deux le pays rennais, où tu es maire et moi enseignant. Mais nous savons aussi que le terme « bretillien » est une invention récente, couteuse, scélérate, destinée à défendre et promouvoir le département (et surtout les privilèges de ses élus menacés par les réformes) invention organisée par des communicants vaseux et surpayés. Nous voyons bien que les journalistes d’Ouest-France ont pour mission d’utiliser le terme dans chaque article, selon les recommandations de ces communicants.
Dénonçons donc ce vocable, malsain dans son origine comme dans ses buts, véritable insulte à notre intelligence, comme à notre identité bretonne : un département n’est pas une identité.
J’aimerais donc savoir si, ta canditature te laissera bien un peu de temps pour cet acte de salubrité publique, tu vas protester contre la manipulation infâme à laquelle ton nom a été associée par les promoteurs de la Bretillie. Ma détermination à voter pour ta liste sera dès lors acquise.
Cordialement et antibretilliennement
Mark Kerrain
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Pour compléter : Carton jaune pour Ouest-France
Je lis rarement Ouest-France, mais, par hasard, je suis tombé sur le même « article » et mon sang n’a fait qu’un tour lorsque j’ai découvert qu’un « Bretillien » revendiquait son appartenance à la liste organisatrice de cette manifestation. J’ai immédiatement pensé que cette liste ne méritait même pas que je m’y intéresse.
Je suis heureux d’apprendre que le qualificatif utilisé pour désigner Mr CUEFF, l’a été à son insu et même contre son gré… et en même temps indigné par ces pratiques scandaleuses des journalistes qui « trafiquent » la vérité, abusent de leur pouvoir et de leur »droit » d’écrire ce qu’ils veulent, qui » récupèrent » même les Poilus de 14-18 comme ce presque « pays » de Boistrudan, Julien CHOPIN dont le petit neveu vient de publier la correspondance. La déontologie des journalistes n’interdit-elle pas ce genre de pratique et d’abus.? Mais je sais que c’est ringard de parler de déontologie, surtout à des journalistes qui n’ont même pas le courage de signer leurs articles. Comment fera le journaliste auteur de cet abus pour toucher la prime allouée à tous ceux qui se couchent comme des carpettes devant les « ukases » du Président du Conseil Général, un Président qui a lui-même oublié les principes et les valeurs de l’Education Nationale dont il fut pourtant un cadre…
Je suis quand même rassuré de constater que mon indignation est partagée par des gens qui me semblent être de bonne compagnie et je leur adresse tout mon respect…
Bonjour Daniel,
Je ne comprends pas ce que tu veux dire par : « Comment fera le journaliste auteur de cet abus pour toucher la prime allouée à tous ceux qui se couchent comme des carpettes devant les « ukases » du Président du Conseil Général »
C’est… ironique ! Je sais pertinemment que le Conseil Général ne récompense pas par une prime les journalistes qui utilisent le plus souvent possible le terme « Bretillien », Mais je pense qu’ils usent de ce terme pour se faire bien voir de leur rédaction et au-delà du Conseil Général qui finance indirectement le journal grâce aux annonces légales… Un journaliste qui ne signe pas … ne peut-être identifié comme un « bon » journaliste, c’est à dire respectueux des consignes qui lui sont données pour faire entrer le terme Bretillien dans la tête des habitants d’Ille et Vilaine. Et s’il n’y a pas consigne, ces journalistes sont encore plus lèche-bottes que je ne le pense
Ouf !… ça me rassure.
C’est quand même moins pire que ce que j’avais cru comprendre de *prime* abord !… 😉
Le Directeur départemental de Ouest-France – qui ne m’a pas donné son accord pour publier sa position – te répondrait qu’à Ouest-France, on ne signe jamais les « brèves ».
Mais ça ne change rien à l’affaire.