Une fermeture et après ?

Suite aux incidents ayant émaillé la nuit du 8 au 9 mars 2025 sur la dalle du Colombier, le Procureur de la République de Rennes a annoncé l’ouverture de 3 enquêtes :

  • la première concerne l’organisation de la « free party », l’intrusion dans le Cinéville, les jets de projectiles sur les forces de l’ordre, ainsi que « le cas échéant sur d’autres personnes présentes à proximité »
  • la deuxième, qui a été confiée au commissariat de Rennes, concerne « le comportement des agents du service de sécurité de l’établissement » lors de ces incidents
  • la troisième vise la question de « la conformité de l’existence de ce service, du recrutement et de la formation des membres de ce dernier, avec la réglementation »

Si nous n’avons pas de nouvelles de la première enquête, ni davantage de la troisième, la seconde a déjà donné lieu à une fermeture administrative de l’établissement pour un mois à compter de ce 21 mars 2025.

Formellement, il ne s’agit pas d’une sanction prise à titre répressif à l’encontre de l’établissement et encore moins de son gérant ou de ses employés, mais d’une mesure de police administrative prise à titre préventif sur la base de l’article L332-15 du code de la santé publique.

Par voie de presse, Sébastien Bétin qui est le gérant du « 1988 Live Club » a donné rendez-vous à ses clients pour la réouverture le jeudi 24 avril 2025.

Dans l’attente, les salariés ont-ils été mis en congés d’office ? temporairement suspendus ? démis de leur fonction ? licenciés pour motif économique ? licenciés pour faute ? simplement admonestés ?

Nous n’en savons rien.

Mais peut-on un seul instant imaginer que la discothèque puisse réouvrir avec la même équipe, encadrée par le même chef de la sécurité, avant que soient connues les conclusions de la troisième enquête qui a été confiée à l’établissement public placé sous la tutelle du ministère de l’intérieur, en charge de la mise en œuvre de la réglementation : le Conseil National des Activités de Sécurité Privée (CNAPS) qui a déjà épinglé et sanctionné l’établissement dans le passé ?

Peut-on croire un instant que Yovan Delourme, alias Le Jarl, puisse être reconduit dans ses fonctions alors que, le lendemain même des évènements qui l’ont directement impliqué dans la nuit du 8 au 9 mars, il a été définitivement condamné en appel par le tribunal correctionnel de Rennes pour pratiques commerciales trompeuses à une peine d’amende de 5 000 euros, à une interdiction d’exercer la profession de coach sportif pendant trois ans, et qu’il lui est accessoirement interdit de diriger, administrer, gérer ou contrôler une entreprise, directement ou indirectement, pour son propre compte ou pour le compte d’autrui.

Surtout si l’on prend soin de rembobiner un peu l’histoire d’un « influenceur » bien connu du tribunal de commerce pour ses nombreuses frasques, commises en qualité de dirigeant de sociétés souvent plus que douteuses.

Il suffit de s’intéresser un peu à la vie de ces entités, à leurs changements d’objet, de domiciliation, d’appellation… ainsi qu’aux galipettes qui les ont unies pour se faire une opinion.

Par exemple, sur Pappers, ce n’est pas bien compliqué de remonter ainsi jusqu’à la société Staff Sécurité qui gît silencieusement sous la société Le Venum.

Et ce n’est pas plus compliqué de comprendre que c’est sous D&D Asssociates que se passe l’affaire de la publication du « Guide des mouvements du MMA » que d’autres ont l’air de connaître bien mieux que vous et moi.

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