Une magistrale intox

L’association Euskal Moneta, qui gère la monnaie locale du Pays basque, a diffusé jeudi soir – dans les secondes qui ont suivi l’adoption d’une délibération au Conseil municipal de la ville de Bayonne – un communiqué que les médias ont immédiatement propagé à qui mieux mieux, selon lequel – enfin, et à l’issue d’un dur et long combat – la ville de Bayonne deviendrait la première ville de l’hexagone à pouvoir payer ses dépenses en monnaie locale.

Quelle victoire pour l’Eusko et, du coup, quelle victoire pour toutes les monnaies locales qui en rêvaient depuis longtemps !…

Mais surtout : quel toupet !…

Car autant dire que, dans le genre « fake news », on ne peut guère beaucoup mieux faire.

La vérité est précisément que la ville de Bayonne a dû se rendre à la raison… puisqu’au terme de cette affaire, elle devra finalement continuer à payer ses dépenses exclusivement en Euros.

A charge pour l’association Euskal Moneta, qui se présente comme un intermédiaire en services de paiement, de les convertir en Euskos pour ses adhérents qui le souhaitent.

Il n’y a aucune différence avec le fait que, quand on domicilie par exemple son traitement dans une banque, on peut par exemple sortir de cette banque des yens ou des dollars… Ce n’est évidemment pas pour cela que notre employeur peut prétendre nous avoir payé en yens ou en dollars.

Décidément, les monnaies locales ne semblent prospérer que sur l’intox et il faut reconnaître que ce qui marche auprès des médias marche assez bien aussi auprès des citoyens, des prestataires et même des institutions les plus crédules.

Voir aussi : lettre à un journaliste

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