A propos de la rémunération des collaborateurs des députés (suite)
J’ai tout récemment publié sur ce blog copie de mon courriel à Madame Astrid Ribardière, collaboratrice du député de ma circonscription, en précisant que je n’ignorais pas son positionnement très professionnel et que j’avais observé qu’elle exerçait des responsabilités syndicales au plan national.
Il visait à cerner au mieux la question de la rémunération des collaborateurs des députés.
Astrid Ribardière a eu l’amabilité de me répondre en qualité de « Représentante de la Section syndicale – Syndicat des collaborateurs parlementaires – UNSA USCP – Assemblée nationale & Sénat ».
Je la remercie bien vivement de l’avoir fait non seulement sans tarder, mais en toute transparence.
Elle a évidemment confirmé qu’il fallait distinguer la question du montant du « crédit collaborateur » du montant de la rémunération de ces derniers. Ensuite, loin de contredire les informations que j’avais publiées auxquelles je vous renvoie, elle y a apporté un certain nombre de précisions qui sont les suivantes :
- les députés ont la faculté de prélever sur ce crédit les cotisations au groupe parlementaire auquel ils appartiennent
- le « crédit collaborateur» permet de couvrir également la gratification des alternants
- concernant les stagiaires et les alternants, les députés peuvent utiliser leur avance sur frais de mandat, mais dans ce cas l’Assemblée ne leur assure plus la gestion déléguée, ce qui dissuade les députés de choisir cette option
- 90 députés (sur 577) étaient en situation de dépassement de leur « crédit collaborateur» au 1er janvier 2023
- seules, 576,50 heures supplémentaires ont été déclarées en 2022 pour quelque… 2.000 collaborateurs parlementaires (j’ajoute que ce nombre est très certainement loin de la vérité, mais c’est une question qui dépasse largement la situation des collaborateurs parlementaires)
- Le montant de la rémunération horaire brute moyenne au 1er janvier 2023 est très légèrement inférieure à celui que j’avais relevé dans le document intitulé « Éléments statistiques au 1er janvier 2022 concernant l’emploi et les rémunérations des collaborateurs de députés en gestion déléguée” : 21,21 € (3.216 € brut mensuel et 2.384 € net payé), le revenu horaire médian étant lui de 19,76 € (2.996 € brut mensuel et 2.220 € net payé). Par ailleurs, il s’avère que 30 % des collaborateurs parlementaires à l’Assemblée nationale ont un salaire inférieur à 2.599 € brut mensuel (soit inférieur à 1.948 € net mensuel) et que 35,48 % d’entre eux ne sont pas à temps plein.
Sur ce dernier point :
- peut-être faut-il voir un lien entre la rémunération moyenne des collaborateurs et le renouvellement de l’Assemblée ?
- je n’avais pas voulu entrer dans la question de la distribution des rémunérations sans entrer dans la question de la distribution des temps d’exercice, parce qu’il est clair que l’on ne peut pas être rémunéré à temps partiel comme on peut l’être à plein temps.
Au total, je pense que grâce à Astrid Ribardière, on dispose à ce stade d’une vision assez claire de la question que j’avais soulevée et je la remercie encore.
Bien , on va tout adresser à François Ecale , pour lui demander d’ajouter le tableau correspondant comme détail des comptes de l’assemblée.