Un choix binaire, vraiment ?…
Je suis surpris par la teneur d’un article du quotidien Ouest-France, publié ce 31 janvier 2024 sous la signature de Samuel Norha, qui est intitulé :
Après le saccage du centre-ville de Rennes : « Préfère-t-on des vitrines cassées ou des blessés ».
Il ne fait selon moi qu’apporter de la confusion.
- parce que cet article repose sur les propos d’un « spécialiste du maintien de l’ordre» (mais encore ?) « qui préfère garder l’anonymat ». Je prétends que lorsque le sujet du débat est de savoir qui a la responsabilité de quoi, il est risqué de forger son opinion sur les allégations d’un contributeur non identifié qui se prêtent fort mal à la contradiction
- parce que cet article affirme que : « si le maintien de l’ordre est bien une prérogative du préfet, ce n’est pas non plus lui qui décide des stratégies à mettre en œuvre sur le terrain. L’initiative en revient aux officiers de police sur place, qui restent en lien avec les autorités préfectorales». Je prétends que si – selon ses propres déclarations du 26 janvier – le Préfet « n’a pas donné l’instruction de laisser faire », on retiendra surtout qu’il n’a pas donné d’instruction du tout et que ceci ne l’exonère pas de sa responsabilité
- parce que cet article véhicule l’idée que les effectifs engagés ce soir-là étaient insuffisants, alors que le Préfet a lui-même affirmé le 26 janvier qu’il y avait « suffisamment de quoi faire en termes de forces de l’ordre » (une trentaine de policiers nationaux, une soixantaine de gendarmes mobiles et 40 membres de la CRS 82, soit 130 personnes). Dans ces conditions, est-il bien raisonnable de soutenir que l’absence d’intervention des forces de l’ordre pendant 1h30 en centre-ville résulte du fait que « une partie des effectifs avaient laissés en protection de la mairie et pour éviter que les manifestants gagnent la préfecture ».