A part ça, tout va bien

On ne va sans doute pas tarder à voir paraître dans la presse un certain nombre d’articles recyclant sans beaucoup de précautions les communiqués que les organisateurs du « gala » d’arts martiaux qui se tiendra à Rennes, dans une salle des cadets de Bretagne la semaine prochaine, vont faire parvenir dans les rédactions.

J’invite à un minimum de prudence et, pour justifier ma position, je prends deux nouveaux angles de vue.

Côté compétition

Force est de constater que les organisateurs ont dû faire face au désistement de 14 des 28 combattants sur lesquels ils comptaient (clic), dont un désistement pour cause de blessure.

Et leur appel désespéré à des remplaçants de dernière minute, via ce qu’ils appellent une « short notice » d’inscription (clic), n’a pas eu suffisamment de succès pour pouvoir maintenir ce qu’ils appellent une « carte » de 15 combats.

On vous en aura donc vendu 15, mais il n’y en aura que 12 (clic)… dont 3 seulement à l’identique de ce qui avait été annoncé pour obtenir de la fédération nationale compétente, le 28 novembre dernier, l’autorisation d’organiser la manifestation.

Côté billeterie

Compte tenu de la structure des tarifs adoptée, les 950 places disponibles autour de l’octogone (clic) sont en théorie susceptibles de générer un chiffre d’affaires de 66.480 euros.

Toutefois, les organisateurs ont prévu de recevoir gracieusement 102 V.I.P. purement discrétionnaires qui sont exonérés des droits d’entrée, mais aussi – bien sûr – de toute contribution au « réceptif » dont je ne vous dis que cela.

En somme, c’est l’organisateur qui paie la tournée (15.290 euros) et, pour certains de ces V.I.P., qui fait même son affaire de l’hôtel (et pas le moindre) ainsi que de la location de la voiture de luxe qui permet d’arriver dignement là où on les attend, si c’est comme la dernière fois.

C’est comme ça dans ce monde-là… même si, dans le cas d’espèce :

  • l’association organisatrice, qui est censée fonctionner de manière démocratique, est en principe statutairement cantonnée à « l’organisation d’actions évènementielles citoyennes et solidaires »
  • les droits d’entrée à la manifestation sont dispensés de TVA puisque tout cela est réputé s’effectuer sans prétention commerciale en milieu associatif à but non lucratif.

Mais on ne va quand même pas chipoter.  🤡

Une dernière observation : si les 546 places les moins chères se sont bien vendues, il n’en est pas de même des 180 places à 79,90 euros ni des 122 places à 149,90 euros qui ne le sont aujourd’hui qu’à moitié exactement.

Chiffres en main, on ne peut vraiment pas dire que la campagne publicitaire autorisée par Frédéric Bourcier du 9 au 16 janvier sur le mobilier urbain de Rennes Métropole ait eu la moitié du quart de la moitié d’un effet significatif sur les ventes de billets (on n’est vraiment pas loin du tout de pouvoir les compter sur les doigts des deux mains).

Du point de vue bassement financier, je trouve que c’est vraiment ballot… puisque, toutes catégories confondues, la recette constatée à la billetterie ne représente à ce jour que la moitié de la recette attendue.  🤡

Pour mémoire : toutes mes contributions sur l’AEF Championship sont regroupées ICI

3 commentaires

  • Suis-je bête !… J’aurais dû intituler cette contribution « Le dessous des cartes » !…

    Extrait de « La sportivisation inversée du Mixed Martial Arts : une pratique à contre-courant » de Yann Ramirez – Enseignant et chercheur en sociologie du sport, du corp, de la violence et du tourime – communication et organisation d’évènements culturels, sportifs et touristiques (Université de Montpellier) :

    « À l’instar de la boxe anglaise, un gala classique en MMA est divisé en deux parties appe lées « cartes ». La carte préliminaire introduit une soirée et comprend des athlètes moins populaires et/ou moins bien placés dans les classements par catégorie de poids, alors que la carte principale poursuit et conclut une soirée avec les athlètes les plus attendus et les combats pour le titre de champion.« 

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