Soyons clair : c’est fini

Connaissez-vous le réseau LinkedIn ?

C’est un réseau utilisé pour tout ce qui concerne la vie professionnelle : trouver du travail, des employeurs, des prestataires, développer les affaires, etc…

Il est particulièrement fréquenté par les chasseurs de tête et par les cabinets de ressources humaines… et derrière eux par les employeurs à la recherche de profils d’exception.

Certains d’entre vous me trouveront peut-être mesquin, mais de mon côté j’associe au bon fonctionnement de la démocratie un nécessaire devoir de vigilance citoyenne.

C’est la raison pour laquelle j’ai demandé – et obtenu de Linkedin la semaine dernière – que le profil de l’ex-député Mustapha Laabid soit corrigé de ses prétentions d’être toujours député au mois d’avril 2022, alors même qu’il se présente comme étant freelance dans le domaine de la coopération internationale depuis le mois de novembre 2021.

Vous imaginez bien que ce n’est pas tant parce qu’il est interdit à un député de se lancer dans des activités de conseils (ce qui est le cas), que parce que Mustapha Laabid n’est clairement plus député de la République française depuis le 7 septembre 2021 et qu’il continuait à prétendre sur Linkedin intentionnellement et ostensiblement le contraire.

De mon côté, je prétends juste que Mustapha Laabid n’est pas fondé à se présenter sur le marché du travail, comme il s’y présentait jusqu’à mon intervention, en qualité de :

  • Secrétaire du bureau de l’Assemblée Nationale
  • Commissaire aux affaires étrangères
  • Membre de la délégation aux droits des femmes
  • Président du groupe d’amitié France-Maroc

Comme il l’a dit lui-même en d’autres lieux : voilà, c’est fini (clic).

Pour aller plus loin : consulter l’ensemble de mes contributions sur le sujet

PS : je rappelle si besoin qu’en dépit de l’indéfectible du constant soutien de Florian Bachelier – député de la 8ème circonscription d’Ille-et-Vilaine et premier questeur de l’Assemblée Nationale – Mustapha Laabid a été définitivement condamné à 8 mois de prison avec sursis, 10.000 euros d’amende et 3 ans d’inéligibilité… pour abus de confiance, en raison de détournements de fonds à vocation sociale au préjudice d’une association d’insertion professionnelle qu’il avait créée et dont il était le Président. J’ajoute que j’avais saisi de cette question le Président de l’Assemblée Nationale (clic) Richard Ferrand, le 30 janvier dernier et que je n’ai pas eu la moindre réponse à ma sollicitation.

5 commentaires

  • Gilles Beaume - Sciences Po Rennes

    Patrick, tu m’as bien attrapé ici, j’étais dans le réseau de Moustapha Laabid depuis de longues années et je retrouve mon nom en avant dans les relations avec lui sur ton post… c’est probablement un manque de vigilance de ma part de ne pas l’avoir enlevé de mon réseau pro ! Je viens de le faire et si jamais tu refais un post, mon nom ne devrait plus apparaitre ! 😉

  • Bravo mais il a fallu beaucoup de temps, pour que cette bernique accrochée au rocher Ferrand soit rejeté à la mer… la prochaine vague risque d’être moins forte!

  • Je réponds à Christophe Fichet, qui me dit sur FaceBook :

    Vous avez bien fait. Acte nécessaire pour assainir la vie politique. Par contre je ne comprends pas votre référence au soutien soi-disant indéfectible d’un député rennais à l’égard de l’ex-Deputé condamné ? Je pensais que tous les élus LREm s’étaient finalement clairement désolidarisés du député délinquant après l’avoir longtemps soutenu (y compris une prétendante à la mairie de Rennes).

    Il est exact que l’adjectif indéfectible qui signifie précisément « qui ne peut cesser d’être, qui dure toujours », en somme : qui est éternel, n’est pas approprié. J’aurais dû utiliser l’adjectif constant. Je l’illustre ci-dessous et je corrige mon blog en conséquence.

    Je résume :

    • Pendant 4 ans, sous couvert de présomption d’innocence, Florian Bachelier a activement soutenu Mustapha Laabid, comme en témoignent par exemple sa présence à l’audience du 3 juin 2019 ou encore ses amicales embrassades lors de cérémonies publiques (clic)
    • Jamais un membre de la République en Marche, élu ou/et ayant des responsabilités dans quelle qu’instance que ce soit (locale, régionale ou nationale), n’a appelé publiquement à sa démission

    Et je développe :

    16 novembre 2017 : suite à un signalement de Tracfin, ouverture d’une enquête pour abus de confiance par le Parquet de Rennes
    3 juin 2019 : Audience au tribunal correctionnel de Rennes, au cours de laquelle Mustapha Laabid est ostensiblement accompagné de Florian Bachelier, Carole Gandon et Eric Bothorel
    6 août 2019 : Jugement de Mustapha Laabid en première instance, immédiatement suivi d’un communiqué du groupe LREM qui précise qu’en application de la présomption d’innocence, « sa démission ou sa mise en congé du groupe LaREM n’est pas d’actualité »
    9 septembre 2019 : A l’occasion du lancement de sa campagne pour les élections municipales de Rennes, Carole Gandon regrette (seulement) d’être allée soutenir Mustapha Laabid lors de l’audience au tribunal correctionnel : « J’y suis allée dans un élan d’amitié, avec sincérité. Je mesure après coup l’impact des images. Et je comprends que cela ait pu heurter certains. Si c’était à refaire, je ne le referais pas. »
    2 novembre 2020 : Hind Saoud, à l’époque présidente du groupe LREM au conseil régional de Bretagne, explique pourquoi elle a démissionné de ses fonctions d’attachée parlementaire de Mustapha Laabid : « Je me suis sentie trahie ».
    5 novembre 2020 : Jugement de Mustapha Laabid en appel, alourdissant le jugement prononcé en première instance
    9 décembre 2020 : Carole Gandon estime « à titre personnel, en qualité de citoyenne et de militante » que Mustapha Laabid « peut légitimement rester député » mais « devrait se mettre en retrait de notre mouvement ».
    16 juin 2021 : la Cour de Cassation – qui refuse d’admettre les pourvois dans lesquels l’irrecevabilité ou le caractère non sérieux du moyen est évident – rejette la requête de Mustapha Laabid, que l’on me pardonnera de qualifier d’effrontément dilatoire
    9 juillet 2021 : Migration de Mustapha Laabid depuis le groupe LREM vers le groupe apparentés LREM, avec l’accord formel du président de groupe : Christophe Castaner, qui assurera 2 mois plus tard l’intérim des fonctions de Président du groupe d’amitié France-Maroc et qui rêve aujourd’hui d’emporter la 9e circonscription des Français de l’étranger, rassemblant les ressortissants installés au Maghreb et en Afrique de l’Ouest (une élection qui se joue largement au Maroc, où Christophe Castaner muscle ses réseaux : mais comment donc ?…).
    14 juillet 2021 : Un mois après la décision de la Cour de cassation rejetant le pourvoi de Mustapha Laabid, Florian Bachelier le lâche (enfin). « C’est une question d’exemplarité et, dans le moment de défiance que nous vivons, de responsabilité. Ne laissons pas le « tous pourris » s’installer ».
    20 juillet 2021 : Saisine du Conseil constitutionnel par le Garde des Sceaux, tendant à la déchéance de plein droit de M. Mustapha LAABID de sa qualité de membre de l’Assemblée nationale (une question de séparation des pouvoirs)
    7 septembre 2021 : Démission de Mustapha Laabid

    PS : merci de bien vouloir me signaler toute éventuelle erreur ou omission.

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