Un train de retard

Je ne vois personne pour saluer l’immense courage politique du député LREM Florian Bachelier, qui a attendu qu’un journaliste lui pose une question concernant le député LREM Mustapha Laabid, pour déclarer haut et fort que : « tout acteur public » (définitivement) « condamné doit démissionner immédiatement ».

Alors que ce n’était pas facile…   😉

Moi je le fais pour rire, en faisant observer au premier questeur de l’Assemblée Nationale :

  • Que le temps passe puisqu’il y a déjà un mois que Mustapha Laabid a été définitivement condamné pour abus de confiance, et plus sévèrement encore en appel qu’en première instance
  • Que Mustapha Laabid n’a pas attendu le rejet de son pourvoi en Cassation pour faire expressément savoir que – quoi qu’il en soit – il finirait son mandat « par la porte ou par la fenêtre » (nananère)
  • Que si Mustapha Laabid n’est plus membre du groupe « La République en Marche » de l’Assemblée Nationale depuis quelques jours (sans que l’on sache s’il a démissionné ou s’il en a été radié), il a pu s’y apparenter aussitôt avec l’accord formel du Président du groupe, Christophe Castaner
  • Que de ce fait, Mustapha Laabid est immédiatement (re)devenu membre de droit de l’association de gestion du groupe « La République en Marche » déclarée à la préfecture de police de Paris sous l’appellation « Groupe La République en Marche ! de l’Assemblée Nationale » (voir les statuts ci-joints, et notamment l’article 5)
  • Qu’au stade où nous en sommes, il ne s’agit évidemment plus d’inviter Mustapha Laabid à démissionner par voie de presse, à fortiori en ménageant par ailleurs la fin de son mandat… mais de faire constater sa déchéance dans le respect de la séparation des pouvoirs, comme prévu à l’article 26 du code électoral
  • Qu’en raison justement de la séparation des pouvoirs, la déchéance de Mustapha Laabid nécessite une décision du Conseil Constitutionnel, prise sur simple requête
    – soit de son ami, le Président (LREM) de l’Assemblée Nationale Richard Ferrand qui, de son côté, n’est pas sorti de ses ennuis judiciaires
    – soit de son autre ami, le sulfureux Garde des Sceaux Dupont-Moretti, actuellement embourbé dans une affaire de prise illégale d’intérêts
    – soit du Ministère public auprès du Parquet ayant prononcé la condamnation, c’est-à-dire d’un Procureur (en l’occurrence, le Procureur de la République auprès de la Cour d’Appel de Rennes) dont l’indépendance de l’exécutif, c’est-à-dire du Garde des Sceaux, est – comme chacun sait – bien loin d’être absolue.

Sinon, tout va bien.     😉

Pour aller plus loin : vous trouverez ici mes contributions (plus de 80) concernant l’affaire Mustapha Laabid, qui est encore bien plus croustillante qu’il n’y parait à première vue.

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