M’as-tu vu ?…

J’adore les photos qui racontent une histoire, et je trouve que celle-ci nous en dit très long.

Car je comprends là que pour nos élus, il suffit de coucher le dernier logo du Département sur un bout de tissu totalement immaculé (mais de la dimension qui va bien) pour qu’il leur paraisse tout-à-fait possible de le hisser sans complexe au rang du drapeau français et pendant qu’on y est au rang de celui des Etats-Unis.

Je trouve que cela relève (au choix) :

  • ou bien d’une indigence culturelle assez effrayante (n’ont-ils jamais entendu parler de nos « pays » ?…)
  • ou bien d’une perversité politique non moins inquiétante (quelle idée se font-ils de la « décentralisation » ?…)
  • ou bien encore des deux en même temps (mais je n’y crois pas)

Que signifie en effet cette manière de pavoiser (j’allais dire de pavaner) en se permettant de faire l’économie d’un côté du drapeau breton et de l’autre du drapeau européen ?

J’admets que nous ayons tous tendance à voir midi à notre porte, mais je trouve que – de la part d’élus – cela révèle à l’évidence un inquiétant nombrilisme.

4 commentaires

  • Ce drapeau/pavillon n’a strictement rien d’officiel et n’est en outre celui d’aucun « pays » puisque ce n’est qu’un logo.

    Ce n’est qu’une fantaisie que le Département se permet sans jamais avoir sollicité l’avis des habitants.

    On veut souvent nous faire croire que le Département serait un échelon de la démocratie, mais en réalité le Département fait ce qu’il veut, quand il veut, comme il veut.

  • Philippe

    Bonjour Patrick,
    Je suis d’accord, c’est un détournement d’image, de symbole.
    Le drapeau breton à plus de « gueule ».
    Ceci étant, étant peut être autant que toi amoureux de la langue française, je te signale que le verbe pavaner est une verbe pronominal.
    Donc on se pavane, on ne pavane pas. 😉

    • Philippe

      Bon, d’accord.
      Je ne me suis pas relu.
      un verbe, pas une verbe. 😉
      C1si

    • Bonjour Philippe,

      A dire vrai, cette question me turlupinait depuis le premier jour mais je n’étais pas parvenu à m’interdire ce que me dictait mon intuition.

      Et vérification faite… il se trouve que dans le sens de parader, le verbe pavaner est certes d’un emploi rare mais il n’est pas ignoré du « Trésor de la langue française » (le dictionnaire de référence inscrit dans la lignée du Littré, du grand Robert et des grands Larousse, que tu connais peut-être).

      En voici un extrait :

      B. − Pavaner, rare

      1. Emploi transitif [Avec un complément d’objet interne] Mettre en évidence avec ostentation. Synonyme afficher, étaler. Avec tant de coeurs navrés de mort, qui s’en vont sur les places affichant leur affront, et pavanant leur défaite (QUINET, Ahasvérus,1833, intermède de la 2ejournée, page 171). Les dernières hésitations qu’elle pouvait avoir s’étaient évanouies à la vue d’Anatole qui, pavanant ses grâces, lui fit un accueil plein de courtoises défiances (HUYSMANS, Soeurs Vatard,1879, page 308).
      2. Emploi intransitif Parader. Peut-être avait-il [l’amant de la reine] besoin, pour émoustiller sa royale maîtresse, de pavaner ainsi sous ses fenêtres en compagnie de Suzanne Bloch, dite Suze la Rousse (A. DAUDET, Nabab,1877, page 55).

      Va savoir, c’est peut-être ce qui a inspiré Jean-Pierre Mathias qui adore jouer avec les mots :

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