Au diable l’avarice

Passés les préliminaires d’hier soir, c’est aujourd’hui que débute au couvent des Jacobins (!) le 88ème congrès annuel de l’assemblée des départements de France.

Dans un contexte de tensions entre les collectivités territoriales et l’Etat, le Président du conseil départemental d’Ille-et-Vilaine qui accueille la manifestation, Jean-Luc Chenut, a sorti hier soir un argument massue.

Un record de participation ?

On lit pourtant sous la plume de l’ADF, lors du congrès de Poitiers qui se tenait au Futuroscope en 2016 : « ils étaient cette année plus de 1.150 participants à assister au 86ème congrès annuels des départements de France ».

Que faut-il entendre par « congressiste » ?

Dans le budget prévisionnel approuvé par l’ADF, que Jean-Luc Chenut a fait voter au conseil départemental, il n’a été prévu de percevoir que 500 droits d’inscription d’un montant de 100 euros couvrant notamment les frais de restauration.

Je n’ose pas imaginer que le département puisse se tromper dans de telles proportions.

Je n’ose pas imaginer non plus que le chiffre de 1.000 puisse comprendre les accompagnants.

Est-ce à dire alors qu’il y aurait davantage d’invités à titre gracieux que de congressistes à proprement parler ?

Heureux les invités…

Oui, au vu du programme qui inclut un déjeuner, un diner de gala, un buffet et 2 cocktails, j’en suis à me demander s’il n’y a pas une confusion entre congressistes et convives.

Le saura-t-on jamais ?

Mais qui paie l’addition ?

Quand on sait que, tout bien compris (je vais refaire ici la liste des dépenses en commentaire), le prix de revient de ce congrès dépasse vraisemblablement les 1.000 euros par participant, pour l’essentiel à la charge directe ou indirecte des départements, on ne dirait pas comme ça que les départements sont fauchés…   😉

 

3 commentaires

  • Pour mémoire :

    Au budget prévisionnel calculé sur la base de 500 inscrits, il faut ajouter un certain nombre de dépenses fixes listées dans la convention de partenariat entre le département d’Ille-et-Vilaine et l’ADF

    • les dépenses propres à la communication de chacune des parties (communication institutionnelle de l’ADF et communication du Département), comme par exemple les dépenses liées au studio « Public Sénat » ainsi que les objets de communication (stylos, blocs notes,…) qui seront pris en charge directement par l’ADF (laquelle est au bout du compte financée par les Départements)

    • les dépenses liées à l’hébergement de l’équipe ADF, des journalistes et des intervenants à la charge de l’ADF (laquelle est au bout du compte financée par les Départements)

    Il faut ensuite ajouter toutes les dépenses variables, à commencer par les frais de restauration quand on passe de 500 inscrits à plus de 1.000 participants, mais surtout les frais de déplacement à la charge des participants au congrès (qui sont en réalité pris en charge par les Départements, sous la formule dite du « mandat spécial » pour les élus et sous celle des frais de mission pour les fonctionnaires territoriaux), car il se trouve étonnamment que les congressistes n’habitent pas tous dans un département adjacent au département d’Ille-et-Vilaine et que certains d’entre eux peuvent même avoir la curieuse idée d’habiter dans une collectivité ultra marine.

    Il faut enfin valoriser tout le temps passé par les équipes du département d’Ille-et-Vilaine et de l’ADF pour la préparation de congrès et à présent pour son bon déroulement.

    Il n’est donc pas exagéré de dire que ce congrès – qui ne coûtera au bout du compte strictement rien aux congressistes qui sont pris en charge par leur collectivité – coûtera en pratique aux citoyens (contribuables et consommateurs réunis, mais pour l’essentiel les contribuables) vraisemblablement plus de 1.000 euros par participant.

  • En ouverture du congrès de l’ADF, Jean-Luc Chenut a indiqué que cette édition avait d’ores et déjà dépassé le record de participation établi l’an dernier à Marseille.

    Heu… c’était combien exactement le record de l’an passé ?…

    Dans le communiqué de presse conjoint du Président de l’ADF et de la Présidente du conseil départemental des Bouches du Rhône, publié 2 jours avant l’ouverture, il est écrit que la manifestation « réunira 1.800 congressistes », juste avant que dans son discours d’ouverture la Présidente du conseil départemental des Bouches du Rhône ne déclare que c’est « un plaisir de recevoir 80 Présidents de département et plus de 700 congressistes, un record de participation dans l’histoire de notre congrès » !…

    On ne peut pas dire que l’on ait affaire à des acteurs très fiables.

  • La tenue des budgets est-elle plus fiable?

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