La légèreté n’est pas sans risque

Emmanuelle Rousset, vice-Présidente du conseil départemental d’Ille-et-Vilaine chargée de l’économie sociale et solidaire est également co-Présidente de l’association Galléco chargée des ressources humaines.

Or nous savons tous que c’est la subvention consentie par l’assemblée qui permet la rémunération des deux salariés plein temps de cette association, qui a été créée en 2013 pour porter le projet d’expérimentation d’une monnaie départementale qualifiée de complémentaire et solidaire.

A-t-elle bien réalisé que, même si elle n’était pas encore membre de l’assemblée au moment du vote de la subvention, un tel conflit d’intérêts l’expose à coup sûr à une kyrielle de délits au quotidien : prise illégale d’intérêts, octroi d’un avantage injustifié, favoritisme ?… (*)

La seule solution serait qu’elle s’abstienne totalement de participer au traitement de l’affaire au conseil départemental et bien sûr à la commission permanente où tout s’est passé jusqu’à présent à l’abri du regard des citoyens (participation aux votes, aux débats, à la rédaction et même à la préparation des rapports, et plus largement à toute intervention sur le sujet auprès de qui ce soit), mais il est déjà trop tard.

A moins de démissionner de ses fonctions au sein de l’association…

Que l’on ne s’y méprenne pas : je n’accuse pas Emmanuelle Rousset de malhonnêteté, mais de coupable légèreté.

Je sais bien qu’une femme avertie en vaut deux, mais jusqu’à preuve du contraire ça n’autorise pas une élue de la République à se répartir à sa guise entre le financeur et le financé.

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(*) décret n° 2014-90 du 31 janvier 2014 portant application de l’article 2 de la loi 2013-907 du 11 octobre 2013 relative à la transparence de la vie publique

3 commentaires

  • JB Courso

    Ohhh! Madame Rousset une femme légère ! Vous y allez. Blague à part, des élus qui se servent au lieu de servir, où voit-on cela à part dans les républiques bananières ? — é c œ u r a n t —

  • colin

    je connais beaucoup de conseillers municipaux, adjoints au maire, qui sont aussi dans des CA d’associations de leur commune. Au moment des discussions et votes sur les subventions, ils sortent de la salle.

    • Bonjour,

      C’est exact, même si ce n’est pas recommandé de se mettre dans de telles situations.

      Je reconnais sans mal que par bonheur les élus ne sont pas « tous pourris », tant s’en faut.

      Mais il n’est pas prudent de se placer en situation d’évident conflit d’intérêts.

      Le cas d’espèce est particulièrement caractérisé :

      – il s’agit de fonctions précises : vice-présidente (donc membre de l’exécutif, avec les délégations qui vont avec) et co-présidente (donc dirigeante au plus haut niveau, et en particulier en ce moment jouissant au sein du bureau des délégations qui ont été consenties – temporairement ? – par le conseil des collèges)
      – il s’agit de la vice-présidence chargée des ressources humaines, lesquelles constituent l’essentiel de l’engagement financier du département en même temps que l’essentiel des moyens de l’association
      – en volume, les enjeux financiers dépassent largement ce qui se passe généralement dans les communes
      – l’intéressée est également adjointe au maire de Rennes, un territoire évidemment essentiel à la réussite du projet
      – … (je pense que l’on peut trouver bien d’autres bonnes raisons justifiant que l’on cesse le mélange des genres)

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