Courageux, mais pas téméraire

Hier matin, le sieur Yovan Delourme était convoqué en garde-à-vue à l’Hôtel de police de Rennes.

Il lui a été reproché « un exercice d’activité privée de sécurité sans autorisation, la conclusion d’un contrat de travail salarié pour exercer une activité de surveillance ou protection des personnes sans être titulaire d’une carte professionnelle, l’exercice sans autorisation sur la voie publique d’activité de surveillance par des agents d’un service interne de sécurité d’une entreprise et l’acquisition et détention non d’autorisées d’arme, munition de catégorie B ».

A l’issue de la garde-à-vue, le Procureur de la République a précisé que Yovan Delourme avait admis (je cite) :

• n’avoir jamais été titulaire d’une carte professionnelle, considérant qu’il n’a jamais, de son point de vue, exercé d’activité d’agent de sécurité
• avoir exercé, partiellement, l’encadrement, sans agrément, du service interne de sécurité de la discothèque. En expliquant qu’il avait prévu de suivre une formation pour obtenir un titre de dirigeant qui aurait dû démarrer après les évènements du 9 mars 2025.

Bref… Yovan Delourme, alias Le Jarl, a soutenu sans rire

• qu’il n’avait jamais exercé la moindre activité d’agent de sécurité
• qu’il n’était que le chef du service, et encore … pas vraiment
• que ce n’était quand même pas de sa faute s’il exerçait en toute illégalité des fonctions pour lesquelles il avait l’intention de se former un jour afin de pouvoir y être autorisé

Je n’ignore pas la portée contextuelle du vocabulaire juridique, mais je suis obligé de constater que Yovan Delourme n’a cessé de rétrograder dans la gouvernance du club en passant de dirigeant à directeur, co-directeur/co-dirigeant, cadre salarié, et – au moment où il doit faire face à la justice – le voilà qui se définit rétrospectivement comme presque plus rien.

En tentant de me mettre à sa portée, je dirais qu’il est difficile d’être plus lâche quand on a les pétoches.

Je signale enfin l’excellente analyse de Mickaël Mingeau, disponible sur le site professionnel 83-629.fr, intitulée : Le Jarl en garde à vue : la sécurité privée n’’est pas une milice (clic)