Un bruyant mélange des genres

Ainsi donc, ce 1er mai 2020, 12 motrices de camions d’une même société basée le long de la quatre voies Rennes-Paris, ont formé un cortège, en donnant sur leur trajet un concert de klaxons à partir de 18 heures.

Les dirigeants de l’entreprise ont ainsi expliqué l’itinéraire : « C’est avec une petite équipe des Transports Fréreux, sur la base du volontariat, et pour éviter tous débordements sur l’ensemble du parcours, que nous nous sommes d’abord rendus à l’Hôpital Sud, à Rennes, puis au CHU de Pontchaillou et enfin au CHP de Saint-Grégoire »

Je ne sais quels « débordements sur l’ensemble du parcours » étaient à craindre par les dirigeants (?), mais je sais que les routiers ont pris soin d’aller tout d’abord manifester en fanfare au bourg de Servon-sur-Vilaine et je sais qu’après leur passage en fanfare dans les établissements hospitaliers, ils y sont revenus en fanfare en soirée via un passage en fanfare au bourg d’Acigné avant de regagner en fanfare leur base au bord de la 4 voies aux alentours de 21 heures.    😉

Correctif du 4 mai à 18h50 : selon un chauffeur ayant participé à la manifestation, les routiers ne sont pas allés d’abord à 18 heures dans le bourg de Servon-sur-Vilaine. Ils n’y sont passés qu’au retour une première fois avant d’arriver au dépôt, puis ils y sont retournés une deuxième fois en repartant du dépôt à la demande d’un habitant de Servon-sur Vilaine… avant de regagner définitivement le dépôt vers 21 heures. Au départ, vers 18 heures, ce n’est que le concert de klaxons qui a été entendu au bourg situé à 3 km du dépôt. Au passage, ça permet d’imaginer ce que peut faire dans l’enceinte d’un hôpital un concert de klaxons de 12 très gros camions que l’on entend très distinctement à 3 km !…

Le motif formellement invoqué était de témoigner de la reconnaissance au personnel soignant pour sa mobilisation pendant la crise sanitaire que nous connaissons.

Ça part assurément d’un bon sentiment, mais je déplore que cette action des routiers se soit accompagnée d’un très gros tintamarre dans les hôpitaux (certains parlent de boucan), car ce n’est certainement pas respecter le légitime besoin de repos des hospitalisés qui sont souvent fragilisés et sont parfois même en situation de détresse.

Il se trouve en effet que dans ma hiérarchie des valeurs, il y a tout là-haut la protection des plus fragiles.

En réalité, il ne s’agit d’ailleurs pas de la première manifestation des chauffeurs des transports Fréreux puisqu’ils avaient déjà défilé dans la même configuration le samedi 25 avril, avec l’autorisation de leur direction pour utiliser les véhicules, « en hommage aux travailleurs pendant cette épidémie ».

L’idée de cette seconde manifestation est « née autour d’une table, entre dirigeants et salariés de l’entreprise ». Et la date du 1er mai n’a pas été choisie au hasard : « Il s’agissait de la fête du Travail. C’était une façon de dire que les transports routiers travaillent eux aussi depuis le début la crise » ont fait savoir les dirigeants de la société.

Nul doute en effet que ni la date, ni l’itinéraire n’ont été complètement innocents… et il est patent qu’en se prévalant de la reconnaissance que méritent les soignants, les routiers de cette société plaidaient plus qu’accessoirement pour celle qu’à un autre niveau ils méritent également.

Que l’on ne me fasse pas le procès d’un certain mépris pour certains métiers, et certainement pas pour celui des routiers, car je ne pense pas avoir été le dernier à m’exprimer publiquement sur une nécessaire remise en cause de l’échelle des valeurs professionnelles dans laquelle les routiers ont bien évidemment leur place.

Je pense en effet que, si les applaudissements, les concerts de klaxons et autres manifestations affectives peuvent avoir un rôle dans cette démarche, il ne serait pas sérieux de s’en tenir à cela.

Tant par expérience professionnelle que par expérience personnelle puisque la vie a fait que j’étais hospitalisé ce 1er mai dans l’établissement au cœur de cette afffaire, je crois avoir quelques raisons d’exprimer un point de vue à ce sujet.

Je remercie par conséquent par avance une poignée de minables qui trainent sur FaceBook de bien vouloir le respecter.

16 commentaires

  • Meredith

    Bonjour. Peut-être avez vous entendu ces klaxons, peut-être vous ont-ils incommodé, peut-être considérez vous ce besoin de partage, de reconnaissance en ces temps difficiles étant uniquement « accessoire ». Mais sachez que seuls comptent les messages de soignants reçus après le défilé, les larmes versées par le personnel hospitalier lors des arrêts aux centres de soins. Alors oui c’était bruyant, (peut-être maladroit) mais c’était à l’image de notre rage de continuer tous les jours le travail malgré les circonstances, de la peur qui nous tient de mettre nos vies et celles de nos proches en danger pour que votre vie continue d’avancer dans une normalité relative.

    Bonne route à vous

    • Patrick Jéhannin

      Merci de votre contribution.

      J’aimerais beaucoup que vous relisiez tranquillement la mienne.

      Ce qui nous sépare, ce n’est pas la nécessaire reconnaissance du rôle et des mérites des soignants, des routiers et de bien d’autres professionnels… une reconnaissance qui, de mon point de vue, ne saurait d’ailleurs se limiter à des manifestations d’ordre affectif.

      Ce qui nous sépare, c’est que vous persistiez à nier le trouble causé aux hospitalisés par un concert de klaxons de gros camions qui – aux dires des chauffeurs – s’entendait à 3 km, au motif que « seuls comptent les messages de soignants reçus… les larmes versées par le personnel hospitalier…« .

      Tous les hospitaliers, et singulièrement parmi eux tous les soignants dignes de ce nom (et il n’y en a guère qui ne le soient pas) vous diront qu’ils ne sont pas là pour eux, mais pour prendre soin des malades.

      Ce que je reproche aux routiers, c’est de s’être contrefoutus des malades et de rester inconscients de leur faute.

      Merci d’avoir reconnu que « c’était bruyant (peut-être maladroit) » et d’avoir rapporté cela à vos conditions de travail à vous parce que c’est bien de cela dont il était question au travers d’une manifestation formellement tournée vers les soignants.

      En attendant, n’hésitez pas à faire valoir votre droit de retrait quand la situation l’exige : tout le monde le comprendrait très bien.

      • Meredith

        Oui il est vrai, cela a peut-être dérangé quelques malades pendant quelques minutes. Mais combien de cœurs avons nous réchauffés ? Combien de soignants se sont sentis soutenus? Combien de badauds se sont sentis moins seuls? Les malades ont ne s’en moque pas. Allez plutôt dire ça à tous nos concitoyens qui commandent de quoi jardiner pour tuer l’ennui au risque de nous tuer nous et toute la chaine logistique… au risque de faire justement plus de malades.
        Et le droit de retrait… si nous décidions de le faire-valoir, il faudrait expliquer aux malades, aux soignants, aux familles, à tous les français qu’il n’y a plus de médicaments, plus de quoi manger…
        A d’autres je vous prie

        • Patrick Jéhannin

          Je ne partage pas votre point de vue.

          Vous semblez totalement inconsciente du préjudice subi par des personnes vulnérables.

          Peut-être n’avez-vous jamais été vous-même gravement malade et sans doute n’avez-vous pas idée de ce que peuvent souffrir de nombreuses personnes hospitalisées ?… Ce serait vôtre seule excuse.

          On ne peut pas mettre en balance le soutien d’une entreprise de transport, agissant d’ailleurs sans concertation avec ses homologues (vous êtes bien placée pour le savoir), avec les besoins des hospitalisés qui n’ont pas choisi d’être là à ce moment là dans cet état là.

          Imaginez au passage qu’une autre entreprise de transport effectue la même opération ce soir pour la même raison, et une autre demain… etc

          Concernant le droit de retrait, il est bien évident qu’il ne saurait être automatique et généralisé : il est heureusement reconnu mais aussi heureusement encadré.

          Ne tombez pas dans la caricature… Beaucoup d’entre nous sont d’une grande utilité pour les autres. C’est même le cas d’un grand nombre de ceux qui ne travaillent plus, dont la solidarité à l’égard des voisins ou des plus faibles n’est pas à démontrer. Et je doute que les « actifs » puissent complètement se passer d’eux.

          En résumé, en ces temps qui sont difficiles pour tous et qui le sont davantage encore pour ceux d’entre nous qui sont malades, je vous invite à vous départir d’une vision manifestement très égo-centrée.

          Tout le monde devrait mieux s’en porter.

          • Rio

            Monsieur, nous comprenons que les malades ont subit un « préjudice » lors de leur hospitalisation par notre hommage.
            Cependant dans ce monde peut importe ce que l’on peut faire chacun à son point de vu et souvent beaucoup sont en désaccord.
            Vous donnez votre point de vu et nous le respectons nous sommes désoler que votre passage à l’hôpital n’a pas été très reposant ce vendredi 1er mai. Cependant, comprenez aussi que d’autres personnes ont été heureuses du geste que vous avons fait, ils nous on sourit, applaudit (il y a certainement des photos d’ailleurs qui peuvent le prouver).
            La semaine vous avez certains travaux qui font que les malades ne peuvent pas se reposer, ils y a les sirènes (pompiers, policiers etc) ce n’est pas pour autant que les malades se plaignent pourtant c’est bien plus que 15-20 minutes, puis vous avez les infirmières qui viennent toutes les heures environs pour les prises de tensions la vérification des perfusions… Donc certes nous avons fais du bruit, oui ça vous à dérangez mais dans la globalité un hôpital n’est pas une maison de repos malheureusement…
            Vous avez besoin des routiers comme eux on besoin de vous cette chaine est interminable.
            Alors maintenant mettez fin à votre mécontentement car malheureusement rien ni personne ne pourra changer cela. Vous-même avez pu constatez sur les réseaux sociaux que les gens était en majorité contents de l’hommage effectué.
            Malheureusement au vu des circonstances malheureuse vous n’avez pas pu en profiter comme il se doit.
            Bon rétablissement pour votre maladie, bonne continuation.
            Cordialement.

            • Patrick Jéhannin

              Madame, je vous remercie d’avoir rapporté ici votre point de vue.

              Je crains que nous ne puissions beaucoup réduire l’écart qui nous sépare, car je ne pense pas que vos arguments soient de nature à étayer convenablement votre cause.

              Lorsque vous indiquez qu’en semaine il y a dans les hôpitaux des travaux bruyants, vous semblez confondre des nuisances parfois malheureusement inévitables pour lesquelles tout est fait pour les minimiser (vous n’imaginez pas le travail que cela représente pour les équipes comme pour les entreprises) avec une nuisance complètement évitable dans les établissements et qui devrait être évitée dès lors que l’on a un minimum de considération pour l’état de ceux qui les fréquentent.

              Vous invoquez le bruit que feraient les sirènes des pompiers et des policiers en routine.

              Pour avoir habité par nécessité de service de l’ordre de 35 ans aux portes même de l’hôpital, je peux vous assurer que dès que les véhicules étaient rentrés dans l’enceinte de l’établissement située à près de 200 mètres de l’actuel bâtiment des urgences, ils n’utilisaient plus jamais leur sirène, dont au demeurant ils n’avaient plus besoin.

              Plus étonnant encore est votre argument qui justifierait une fanfare de klaxons de gros camions sous les fenêtres des bâtiments d’hospitalisation par le fait que les infirmières elles-mêmes s’autoriseraient à troubler le séjour des patients afin de prendre leur tension ou pour poser une perfusion. J’avoue que ça me laisse pantois…

              Vous indiquez que sur les réseaux sociaux « les gens seraient en majorité contents de l’hommage effectué ».

              Je souhaiterais vous faire observer que, nonobstant le fait que les hospitalisés les plus concernés ne fréquentent sans doute pas les réseaux sociaux au cours de leur séjour à l’hôpital, vous semblez oublier que ces réseaux sociaux nous confinent tous dans l’environnement qui nous convient et que d’une manière générale ils nous renvoient principalement ce que l’on attend d’eux.

              C’est la raison pour laquelle ils vous ont renvoyé des réactions positives à l’action des routiers de l’entreprise Fréreux quand mes propres réseaux ne m’ont renvoyé que des réactions positives à ma contribution sur ce blog… ce qui n’a rien d’exceptionnel.

              Il faut juste en avoir conscience pour ne pas se laisser abuser.

              Je souhaite enfin vous préciser que si j’étais bien hospitalisé le 1er mai à Pontchaillou, ce qui m’a rafraichi la mémoire des besoins des hospitalisés, je n’ai jamais prétendu que je l’étais encore à l’heure du concert de klaxons. Ce n’est par conséquent aucunement au nom de mon propre confort que je me suis exprimé.

              Je déteste révéler mes états de service, et je crois ne l’avoir pratiquement jamais fait ces 10 dernières années, mais je me sentirais profondément coupable si je ne condamnais fermement l’irresponsabilité de ceux qui voudraient banaliser le tintamarre du 1er mai.

              Vous m’obligez à révéler que dans toutes les fonctions de direction que j’ai pu occuper au CHU de Rennes pendant des dizaines d’années, j’ai toujours eu – aux côtés des professionnels de toutes catégories et singulièrement des soignants – une préoccupation première : celle de prendre soin des patients et singulièrement des hospitalisés.

              Il me revient notamment de vivants souvenirs du temps où je présidais la « Commission des relations avec les usagers et de la qualité de la prise en charge » et je suis au regret de vous dire qu’aucun de ses membres n’aurait jamais pu admettre vos arguments qu’ils auraient évidemment trouvés extrêmement fallacieux.

  • Meredith

    J’attends avec impatience votre article cinglant sur les ambulanciers qui ont eu la même démarche à Rennes début Avril (environ 15), à St Brieuc mi Avril (environ 40 véhicules) suivi par Béziers avec plus de 60 véhicules (pompiers, gendarmes et policiers faisaient partie du convoi).

    Si comme vous le dites si bien « tous les soignants dignes de ce nom (et il n’y en a guère qui ne le soient pas) vous diront qu’ils ne sont pas là pour eux, mais pour prendre soin des malades », alors en quoi ces manifestations différent de la nôtre?

    À moins qu’il ne s’agisse ici non pas de dénoncer une démarche mais bel et bien les personnes qui l’entreprennent.

    Au plaisir de vous lire

    • Bonsoir et merci de votre contribution,

      Avez-vous remarqué que ce n’est pas parce qu’un conducteur passe au rouge que les autres sont autorisés à passer au rouge ?…

      Cet argument suffit-il pour vous rassurer sur le point de savoir quel est le sens de ma contribution ?…

      Faut-il vous préciser que je ne connais ni d’Eve ni d’Adam les instigateurs de la démarche ?…

      • Meredith

        Je suis déçue de cette réponse digne d’un politicien en débat pré-élection…

        Dans un soucis de justesse il serait bon de savoir si vous condamnez la démarche globale de manifestation bruyante aux abords des hôpitaux (condamnant donc par la même occasion les défilés d’ambulanciers) ou uniquement le défilé du 1er Mai soit l’entreprise Frereux.

        Si c’est en effet le cas je vous prierai de revoir vos arguments afin de n’incriminer que cette dernière sur de solides basés je n’en doute pas.

        • Patrick Jéhannin

          Vous fantasmez et vous me faites trop rire.

          J’essaie de vous rassurer : je suis tout sauf un politicien en débat pré-élection !!!…

          Ce que je condamne, ce sont les manifestations bruyantes dans les hôpitaux.

          C’est clair ?…

          Permettez-moi de m’étonner que vous n’ayez pas encore compris cela.

  • Rio

    Vous êtes hilarant.
    Vous condamnez beaucoup de choses dites moi.
    Nous avons apporté un soutien au soignants et nous avons reçu en retour des applaudissements, si nous avions été gênants pour eux je ne pense pas qu’il nous aurait applaudi mais bon vous avez l’air de tous savoir. Je vous laisse donc dans votre idée car je ne pense pas que cela rime à quelque chose d’exprimer avec bienveillance un point de vu différent du votre au vu de vos réponses.
    C’est bien triste de faire un article tel que celui-ci contre une entreprise dévouée et de ce taire pour les ambulanciers qui ont fais exactement la même chose(je n’ai absolument rien contre leur hommage bien au contraire je suis à 100% avec eux ).
    De plus les personnes aillant été contents de notre hommage ne sont en rien de base sur nos page Facebook ou autre..
    Mais restez dans le déni du faites que les gens ont été heureux.
    Malheureusement certains on été gênés et comme je le dis plus haut je suis désoler pour cette minorité.
    Cordialement.

    • Bonjour,

      Je n’ai malheureusement pas le pouvoir de vous apprendre à lire.

      Ce que je condamne fermement, ce sont les manifestations bruyantes dans les hôpitaux du fait qu’elles créent un réel préjudice aux personnes hospitalisées.

      Cette phrase est-elle encore trop compliquée ?…

      • Rio

        Vous seriez aimable d’arrêter votre air supérieure derrière votre écran et de pensez que nous sommes inférieurs à vous.
        Au vu de vos réponses c’est clairement un manque réel de sympathie et de compréhension de votre part.
        Nous comprenons au vu de vos nombreux commentaires que vous blâmez les manifestations bruyantes qui « créé un préjudice pour les personnes hospitalisées » a ceci je vous répond que vous blâmez dans cette article qu’une seule choses: l’entreprise Fréreux, alors que il y a eu de nombreuses autres manifestations bruyantes autour des hôpitaux par d’autres personnes.
        Je vous réponds que notre hommage à suscité beaucoup de sympathie de la part du personnel hospitalier et des habitants dans les rues où nous sommes passés.
        Alors je vous pris monsieur pour la dernière fois de bien vouloir comprendre notre point de vue autant que nous comprenons le vôtre malgré le faite de nous acceptons pas de nous faire descendre en public comme vous le faite par simple manque de compréhension.
        Vous êtes dans votre bulle, vous êtes en colère certes mais vous êtes malheureusement (presque)(je n’ai a ce jours vu ou reçu aucun message qui reflète votre point de vu) le seul car je vous le répète de nombreux messages, commentaires, vidéos, photos tournent avec une seule et pour le plupart la même phrase(oui car il y a différentes variantes et différentes ponctuations positives toujours donc je ne vais pas m’amuser à toutes les noté) envers l’entreprise et ses chauffeurs pour cet acte, « bravo à vous, merci »
        Sur ceux mon cher monsieur je vous souhaite bonne continuation dans la lutte contre nos très sympathiques amis routier et leur klaxons bruyants.

        • Patrick Jéhannin

          Je blâme en effet les manifestations bruyantes qui sont objectivement préjudiciables aux hospitalisés, et ceci quels qu’en soient les organisateurs.

          Que la manifestation du 1er mai ait (ou non) suscité (un peu ou) « beaucoup de sympathie de la part du personnel hospitalier et des habitants dans les rues » ne change rien au fait que – comme tous les autres concerts de sirènes et de klaxons organisés dans l’enceinte des établissements – elle a été de nature à être préjudiciable aux hospitalisés qui sont des personnes vulnérables.

          Vous tentez de la motiver par le fait qu’il y a eu des précédents.

          Je ne suis pas certain que vous mesuriez l’absurdité de votre raisonnement, puisque s’ajoutant aux manifestations antérieures, cette manifestation n’en donnerait que davantage de légitimité aux manifestations suivantes.

          On appelle cela s’enferrer, c’est-à-dire se prendre à son propre piège… car la manifestation du 1er mai ayant été organisée par une entreprise sans coordination avec les autres, on pourrait s’attendre à ce que d’autres entreprises effectuent « légitimement » la même démarche aujourd’hui, demain, après-demain, etc. Je ne vois pas bien ce que vous pourriez y redire.

          Vous n’avez pas cité la manifestation organisée le 18 avril à Saint Malo, pour laquelle une autorisation avait été déposée en sous-préfecture par l’entreprise Michel Gautier en précisant ceci : « Nous devons donner l’exemple et montrer que nous sommes des professionnels » (sachant que bien évidemment l’autorisation ne portait pas sur l’usage des avertisseurs qui est comme vous le savez réglementé !…). Vous n’avez pas fait référence non plus à la manifestation organisée le 24 avril devant le CHU de Nantes sous un concert assourdissant de klaxons. Vous n’avez pas davantage invoqué toutes les manifestations plus ou moins analogues, passées ou à venir sur l’ensemble du territoire national, qui ne font que donner de l’importance à mon interpellation.

          Je crois avoir précédemment répondu aux autres aspects de votre dernière contribution, mais si ce n’était pas le cas je vous remercie par avance de bien vouloir m’en faire précisément part et j’y reviendrai.

  • James

    Pas facile de se faire entendre, je demanderais simplement à certains de me dire quelle aurait été leur réaction si à l’hôpital ou même à leur domicile auprès de leur enfant souffrant d’hyper acousie , s’ils avaient eu à subir les conséquences de ce tintamarre ( crises d’épilepsie, spasmophilie, etc) Alors SVP : SILENCE HOPITAL ! peut-être un jour aurait vous à mieux le comprendre.

  • Patrick Jéhannin

    Pour info : deux chauffeurs-routiers mayennais avaient appelé à la mobilisation de leurs collègues. Ils souhaitaient organiser samedi 9 mai un défilé à Laval afin de rendre hommage à celles et ceux qui sont en première ligne dans le combat contre la pandémie de Covid-19. La Préfecture a refusé.

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