A qui profite la manifestation ?…
J’ai vraiment du mal à comprendre la genèse, le déroulement et la couverture médiatique de la manifestation qui s’est déroulée à 11h30 ce samedi 6 octobre 2018, que le Département d’Ille-et-Vilaine a pompeusement baptisée « 1ères Rencontres brétiliennes de la jeunesse », et dont je n’ai trouvé un bref compte-rendu que dans un seul article de presse : une édition rennaise du Télégramme en ligne.
En cherchant bien, j’ai fini par comprendre que c’est dans le cadre du projet baptisé « Génération bretilliens » voté en 2014 que le Conseil départemental avait souhaité mettre à l’honneur des initiatives émanant de jeunes et qu’il avait lancé pour cela au printemps dernier un appel à candidatures via « les élus des communes, des intercommunalités, et départementaux et partenaires des actions jeunesse ».
35 projets devaient être retenus pour être présentés « dans le cadre d’un forum et 7 d’entre eux (choisis par une commission en fonction des thématiques : la culture; le sport; la citoyenneté et la laïcité; l’égalité femmes-hommes; le développement durable; l’insertion; la mobilité) » devaient « faire l’objet d’une présentation par les jeunes devant les élus départementaux et les maires le 29 septembre 2018. »
Or, le plus grand mystère règne sur l’existence même de ces 35 projets, et il ne semble pas que ce soit tenu le forum prévu : sinon, ça se saurait, non ?…
Le plus grand mystère règne également sur la composition du « groupe éducation jeunesse » (sic) qui a sélectionné 7 de ces projets. En tous cas, et bizarrement, il ne s’agit pas du « Comité consultatif éducation jeunesse » qui appréciera sa mise à l’écart. Il ne s’agit pas non plus d’une sous-commission de la « commission égalité des chances » qui est en particulier compétente sur les questions d’éducation et de citoyenneté, ni même d’une commission « ad-hoc » comme le permet pourtant le règlement intérieur du Conseil départemental. A ce jour, je ne suis pas parvenu à connaître la composition nominative de ce « groupe éducation jeunesse », que j’ai pourtant sollicitée avec insistance et je ne peux qu’en déduire que ça ne me regarde pas.
Ensuite, j’observe que ces 7 projets n’ont manifestement pas été présentés « par les jeunes devant les élus départementaux et les maires » lors de leur réunion qui s’est tenue finalement le 6 octobre.
A en juger par une photo de l’assistance à la petite manifestation qui s’est déroulée vite fait le 6 octobre à 11h30, ils n’ont finalement pas été présentés devant grand monde.
En effet, pour essayer d’évaluer l’importance de l’assistance, je vous propose de déduire des effectifs de la photo ci-dessus une demi-douzaine de conseillers départementaux, les quelques agents de la collectivité en relation avec le dossier et une (petite) vingtaine de jeunes qui sont précisément les porteurs de projets que l’on voit sur la photo précédente : soit près d’une trentaine de personnes. Voyez ce qui reste.
Quand on se souvient que ce n’est que la veille en fin d’après-midi que la tenue de cette manifestation a fait l’objet d’un communiqué à l’intention de la presse et des réseaux sociaux, on a tout lieu de se demander qui était convié à cette manifestation quasi confidentielle.
Dans ces conditions, était-ce bien le moment de singer les Oscars d’Ille-et-Vilaine, en s’offrant (à quel prix ?…) les services d’un présentateur de TV Rennes en la personne de Vincent Simonneaux.
Bien sûr que j’approuve la valorisation des jeunes au travers de leurs projets, mais je désapprouve tout aussi clairement son instrumentalisation au profit de l’image du Département et plus spécialement encore de sa présupposée brétilitude.
Craignant ce qui pourrait s’apparenter à une opération de récupération, je serais très curieux de savoir combien de ces 7 projets ont effectivement bénéficié d’un soutien du Conseil départemental au moment de leur mise en œuvre…