On dirait du gloubi boulga
Voici un extrait du marché de prestation intellectuelle, passé par le Conseil général d’Ille-et-Vilaine le 18 avril 2013, selon une « procédure adaptée », avec la SARL unipersonnelle GFT dirigée par Jacques Delanoë :
« a) Les prestations attendues seront les suivantes :
1 – Conseiller le Président et la direction de la communication sur la stratégie à adopter pour faire émerger un nom pertinent susceptible de susciter l’adhésion des habitants d’Ille-et-Vilaine. Ces derniers devront être consultés à un moment ou à un autre de la démarche. »
A l’évidence, il ne s’agissait pas seulement de susciter l’adhésion des conseillers généraux, mais bien de susciter « l’adhésion des habitants »… qui restent à consulter.
D’ailleurs, comment justifier autrement la rémunération du prestataire ?…
D’autant que l’on peut lire au paragraphe 2-4 du marché, consacré aux modalités de paiement (3 fois 5.000 euros HT qui font 17.940 euros TTC), que :
« le 3ème et dernier montant forfaitaire sera versé à l’issue de la troisième étape
Un document relatif à l’adoption du nom, susciter son approbation par les habitants et gérer la situation en cas de conflits.
Il sera versé à l’issue du service effectué fin septembre. »
Ah, j’allais oublier de préciser que ce marché « s’achèvera au 31/12/2013 », et qu’aussi loin que je puisse remonter dans le temps, je ne me souviens pas avoir vu d’autres marchés payés en totalité 3 mois avant la fin.
Ça me fait un peu penser à du gloubi boulga, et je comprends mieux pourquoi le Conseil général s’entête à prétendre aujourd’hui que tout cela serait couvert par le « secret des affaires ».
Le résultat de ce sondage sérieux est sans appel : le gentilé choisi par un comité d’expert – pas vraiment expert en l’occurrence – ne résonne aucunement dans le coeur et l’esprit des gens d’Ille-et-Vilaine. A l’exception de quelques journalistes sportifs en manque de vocabulaire, il n’est pas naturellement utilisé par la population. Conclusion : ce n’est pas au Conseil Général de choisir l’appellation, ni à un publiciste. Il faut laisser le temps à l’Histoire de creuser son sillon. Et peut-être qu’un écrivain ou un poète aura une idée lumineuse, à condition que l’Histoire ne fasse pas disparaître les départements.