Une quintuple déception
Ma réflexion résulte d’une cascade de déceptions :
– déception sur le nom qui a été adopté, comme l’écrasante majorité des habitants du territoire, et bien au-delà des personnes qui se sentent concernées par cette question du fait qu’elles ont de bonnes raisons de nourrir aujourd’hui un lien avec le département
– déception du fait du très important écart que je suis bien obligé de constater entre les discours et les actes du Président du Conseil Général en qui j’avais confiance, écart qui est à l’origine d’un sentiment de trahison… parce qu’en bon latin, je n’avais pas imaginé un instant qu’il ne respecterait pas scrupuleusement sa parole
– déception sur la nature de l’opération qui a été conduite, puisqu’en creusant un peu je découvre qu’elle s’inscrit de toute évidence dans une démarche d’inspiration marketing largement éloignée d’une démarche d’inspiration citoyenne, dans le prolongement d’autres opérations conduites à grands frais depuis plusieurs années
– déception aussi de me sentir plus ou moins manipulé, car tout cela me paraît en définitive baigner dans un invisible – parce que très profond – rapport de forces entre ceux – les plus nombreux – qui ont l’intime sentiment d’appartenir à la Bretagne historique et ceux – beaucoup moins nombreux mais très déterminés – qui, sur ses marches, ont l’objectif de faire valoir leur différence dite galèse, autrefois basée sur un parler gallo
– déception enfin de me sentir l’otage d’une cause qui n’est pas la mienne, lorsque je prends conscience que la question du gentilé a été manifestement instrumentalisée au profit d’une opération de valorisation d’une collectivité territoriale dont, comme partout ailleurs, le devenir reste incertain : il m’arrive même de me demander parfois si l’intérêt des dirigeants n’a pas fini par prévaloir sur l’intérêt des administrés.